Par Fabrice Barbian

Excellente idée, car nul doute que s’occuper d’un animal procure beaucoup de plaisirs. Mais avant de passer à l’action, mieux vaut mettre ses émotions en sourdine et… réfléchir ! Voici quelques questions à se poser et conseils à suivre pour éviter que la belle histoire d’amour ne vire au drame…

Quelles sont vos motivations ?

C’est ballot comme question, mais il suffit d’aller faire un petit tour à la SPA pour se rendre compte qu’il vaut mieux s’interroger… avant. Mieux vaut éviter de se laisser guider par ses émotions ou de s’inventer des histoires. Adopter un chien pour avoir de la compagnie alors que vous vivez dans un studio et travaillez toute la journée, ce n’est pas un bon plan. D’autant que tous les chiens, comme les chats d’ailleurs, n’ont pas le cœur guimauve. Ils préfèrent peut-être « traîner dehors » que d’attendre sagement « maman » sur le canapé. Bref, assurez-vous d’être au clair dans votre tête, car adopter un animal est une responsabilité.   

Toute la famille est d’accord ?

Toute la famille est d’accord pour accueillir un nouveau membre ? Et si oui, tout le monde a bien compris qu’il devra assumer ses tâches, du style aller promener le chien tous les soirs. Et puis ça serait un peu ennuyeux de se rendre compte que l’une ou l’autre des personnes dont vous êtes proche est allergique aux poils de chat, par exemple. Évoquez votre projet au préalable plutôt que de vouloir absolument jouer sur l’effet de surprise. Imaginez la scène : votre petite dernière qui fond en larmes en découvrant son petit chaton tout mimi et, tout à coup, votre compagnon se met à enquiller les « atchoums » à s’en fêler les côtes.  Courage !

Choisir un animal qui vous convient

Il y a de multiples critères à prendre en considération avant de choisir un animal de compagnie, on va y revenir. Mais le premier, c’est certainement votre personnalité ou votre mode de vie. Un cocker c’est mignon et affectueux tout plein, mais il va falloir jouer avec lui, le faire cavaler (et vous aussi) et se coltiner des heures de nettoyage (surtout s’il a la bonne idée de se vautrer dans des bouses de vache, par exemple). Alors si vous êtes du genre casanier et « pas trop vite »… Faites quelques recherches , histoire de vérifier que vous avez des atomes crochus avec l’animal envisagé. Ou pas. Et opter pour un autre, le cas échéant.

C’est parti pour durer

12 ans. 15 ans. 20 ans. C’est l’espérance de vie des chiens, des chats et des poissons rouges (sauf ceux que l’on gagnait autrefois dans les fêtes foraines, les anciens comprendront). Comprendre que, quel que soit l’animal de compagnie adopté, il faut s’attendre à ce que la relation s’étire sur plusieurs années.

Et dès lors, il va falloir changer ses habitudes (durablement)

Ça veut dire quoi changer ses habitudes ? Quelques exemples. Il va falloir sortir Médor plusieurs fois par jour, peu importe la météo, pour qu’il fasse ses besoins (la grosse commission c’est pour vous, n’oubliez pas vos gants) et reste en bonne forme. Les chats sont moins exigeants en la matière, c’est vrai, mais il faut se rendre disponible quand ils veulent un câlin, supporter leurs coups de folie et gesticulations nocturnes, s’activer quand c’est l’heure du repas et ne pas oublier de changer la litière. Ah ! Et si vous êtes un tantinet maniaque, ça s’annonce un peu tendu.  

Des plans pour les vacances ?

À propos d’habitudes, vous faites comment pour les vacances et les week-ends sympas ? La famille ou les amis ? Pourquoi pas, mais alors discutez-en avec eux avant d’adopter et s’ils sont partants, arrangez-vous pour qu’ils fassent connaissance avec Garfield ou Sultan avant de déposer l’animal dans son lieu de villégiature. Vous éviterez de possibles carnages. Le contraire peut arriver aussi. Si la pâtée est bonne et la vie sympa chez la cousine, pas certain qu’Apollon ait envie de rentrer à la maison. Cela dit, il est toujours possible de laisser son animal de compagnie dans une pension, mais va falloir régler la petite note et éventuellement supporter les hurlements de vos enfants, sur la route des vacances. Cela dit, si la séparation est vraiment trop douloureuse, vous pouvez peut-être, les déposer eux aussi (dans la famille, pas à la pension).  

Un animal, ça coûte de l’argent

Cela aussi, mieux vaut y penser, avant. À défaut d’adopter des cocottes qui se contenteront des « restes » (et donneront des œufs !), nourrir un animal implique un budget pour la nourriture, mais aussi pour les accessoires, jouets, équipements (pour des poissons, un aquarium c’est mieux), pour le toiletteur, le vétérinaire… Malin, peut-être d’investir aussi dans une assurance, certaines races étant particulièrement fragiles.

Au fait, un mâle ou une femelle ?

Selon les animaux et les races, cela peut avoir son importance. Adopter une chatte qui aura la possibilité de sortir, par exemple, peut réserver des surprises. Et si elle ne sort pas, mais n’est pas stérilisée, aussi, car la demoiselle sera alors régulièrement « surexcitée ». Autre exemple, si vous adoptez deux souris (pour qu’elles se tiennent compagnie), mieux vaut vérifier les sexes. Deux mâles ne vont pas supporter, entre deux femelles, cela pourrait bien se passer, un mâle et une femelle, vous serez rapidement envahi.

Un bébé ou un adulte ?

L’un et l’autre ont des avantages et des inconvénients. Les jeunes nécessitent beaucoup d’attention, il va falloir leur apprendre les règles, voire prévoir des cours de dressage.  L’avantage, au-delà d’être « mimis », c’est qu’ils s’adaptent plus rapidement à leur nouvel environnement. Les animaux plus âgés sont souvent moins turbulents et la propreté est acquise. Cela dit, tous les animaux n’ont pas forcément eu la vie facile et il faut alors composer avec des comportements parfois « déstabilisants ».

Envie d’un NAC ?

Les NAC, ce sont les nouveaux animaux de compagnie comme les lapins, les hamsters, mais également les furets, serpents et autres oiseaux. Autant d’espèces avec lesquelles, nous sommes généralement moins familiers (en tout cas spontanément). Mieux vaut donc bien se renseigner sur les habitudes et les besoins spécifiques de chacun de ces animaux en termes d’habitat et de nourriture. Nourrir un boa constrictor ou encore un python royal, par exemple, implique de lui donner des rongeurs, morts de préférence…