Selon l‘étude du Statec « Emploi et salaires des femmes et des hommes au Luxembourg », notre pays fait partie de ceux ayant la plus faible différence de salaire entre les sexes. Pourtant, on est encore loin de l’égalité quand on y regarde de plus près.

Ce premier mars, à l’approche de la journée des droits de la femme, un séminaire a présenté l’étude « Emploi et salaires des femmes et des hommes au Luxembourg » en présence de Taina Bofferding, la Ministre de l‘Égalité entre les femmes et les hommes. Notre pays, bien placé, présente l’écart salarial le plus faible d’Europe, juste après la Roumanie. Même si ce chiffre semble montrer que nous sommes en bonne voie, les inégalités au niveau du travail persistent. Seul 38% des salariés au Luxembourg sont des femmes, qui de plus sont quasiment absentes dans les postes de direction. Pourtant plus diplômées que les hommes, 81% d’entre elles occupent des postes intellectuels. Les non diplômées restent cependant très présentes parmi les professions avec des salaires très faibles.

Le plus bas taux de femmes dans l’emploi

Avec seulement 38% de femmes dans l’emploi, le Luxembourg affiche le plus faible taux d’Europe dont la moyenne est de 48%. En moyenne plus diplômées que les hommes, les femmes ont dans 81% des cas des postes de « cols blancs », à dominante intellectuelle. Elles restent cependant presque deux fois moins nombreuses en haut de la hiérarchie, dans les postes de management (6% des femmes contre 11% des hommes). Au niveau des métiers « cols bleus », à dominante manuelle, les femmes occupent la plupart du temps des métiers à très bas salaires, comme femme de ménage. 17% d’entre elles occupent ces postes. Le chiffre grimpe à un tiers pour les résidentes étrangères contre seulement 7% chez les résidentes luxembourgeoises. 

Le temps partiel, résolument féminin

Encore aujourd’hui, ce sont majoritairement les femmes qui doivent faire un choix entre carrière et enfants. Le temps partiel est fréquemment utilisé par les femmes pour pouvoir concilier vie de famille et travail. 36% d’entre elles y recourent en moyenne, un chiffre qui varie fortement en fonction de l’âge et du niveau d’études. Il est en effet de 48% parmi les femmes n’ayant pas achevé d’études secondaires, de 37% parmi les femmes ayant un diplôme de secondaire, et de 29% parmi les femmes disposant d’un diplôme supérieur. Les hommes, eux, ne sont que 6% à travailler à temps partiel, un chiffre qui varie peu selon l’âge ou le niveau d’études. 

Un écart salarial des plus faibles en Europe

En 2018, l’écart salarial au Luxembourg entre les hommes et les femmes est de 1,4% en salaire horaire et de 7,2% en salaire annuel. La plus grosse différence se retrouvant dans les divers bonus qui sont plus généralement distribués aux hommes. Des chiffres qui placent notre pays à la deuxième place européenne en termes d’égalité salariale après la Roumanie. Les jeunes femmes diplômées étant plus présentes sur le marché du travail, leur salaire est maintenant supérieur à celui des hommes. L’écart est de 15% chez les 15-19 ans, mais se réduit ensuite avec les années. L’âge pivot à partir duquel le salaire moyen des hommes dépasse celui des femmes passe de 35 ans en 2010 à 40 ans en 2018. Une tendance qui devrait continuer à progresser dans les années à venir, réduisant les inégalités salariales.

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