Une étude américaine réalisée sur plus de 500 adolescents confirme que le fait de diffuser des images de soi sur les réseaux sociaux en lien avec l’image corporelle entraîne une forte anxiété et encourage l’apparition de troubles alimentaires. 

Ces dernières années, plusieurs recherches ont révélé un lien direct entre la publication de selfies sur un réseau social d’images type Instagram et les risques d’adopter des comportements caractéristiques de troubles alimentaires tels que l’anorexie ou la boulimie. 

Entretenir les diktats de la minceur

Un risque confirmé par une nouvelle étude publiée dans l’International Journal Eating Disorders. Selon la recherche, le fait de poster des photos (retouchées ou non) générerait une plus grande anxiété et renforcerait le besoin de limiter sa consommation de nourriture.  

La recherche a porté sur 598 adolescents américains âgés de moins de 15 ans, tous actifs sur les réseaux sociaux. Parmi les participants qui ont publié des contenus en lien avec les diktats de la minceur sur les médias sociaux, 70% ont estimé que les réponses de leurs pairs étaient positives et encourageantes. Les participants étaient généralement favorables à l’interaction en ligne et 38% ont décrété qu’ils accepteraient les commentaires de soutien venant d’un ou d’une internaute qu’ils ne connaissent pas.

Motivation, socialisation et mal-être

Les avantages les plus souvent cités par les adolescents dans le fait de diffuser et de suivre des contenus sur les réseaux sociaux en rapport avec l’image corporelle et les standards “idéals” de minceur sont la motivation et l’encouragement à adopter un certain comportement, la socialisation et la recherche d’informations.

Les inconvénients les plus souvent mentionnés par les adolescents qui ont répondu à l’étude sont les sentiments de mal-être face aux commentaires négatifs des autres internautes, pouvant allant jusqu’à déclencher un désir de s’engager dans des comportements relevant des troubles alimentaires.

Plus de retouches et une estime de soi moindre

“Les chercheurs, les professionnels de la santé et les administrateurs de médias sociaux pourraient concevoir des moyens de réduire les conséquences néfastes de la diffusion ou du suivi de contenus d’images corporelles sur les médias sociaux”, recommandent les chercheuses à l’origine de la publication. 

Une autre étude récemment publiée dans la revue Body Image est parvenue à des conclusions similaires. Des chercheurs en psychologie de l’université Flinders (Australie) ont demandé à 130 femmes âgées de 18 à 30 ans de visionner des clichés Instagram de femmes minces et de taille moyenne, avant d’analyser des photos d’elles-mêmes prises en “mode selfie”. Ces derniers ont constaté que plus les femmes mettaient de temps à retoucher leur visage en image, plus leur humeur et leur insatisfaction vis-à-vis de leur propre apparence se détérioraient.

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