Sa dernière campagne « Focus Luxembourg » avait déclenché moult réactions – et indignations – sur les réseaux sociaux à l’échelle nationale.

Mercredi 27 septembre, Sylvie Martin, chargée de direction et le Dr. Jean Bottu, Président de de Médecins du Monde au Luxembourg le confirment : leur combat contre la pauvreté cachée au Luxembourg et pour une santé inclusive doit continuer.

Chiffres et témoignages de praticiens de la santé à l’appui, Médecin du Monde monte ainsi une nouvelle fois au créneau pour exhiber aux yeux de tous une réalité que l’on voudrait cacher. Luxembourg, état quasi-providentiel et paradis fiscal cache ses pauvres : « En 2017, des gens vivent dans la précarité, et ce ne sont pas forcément ceux que l’on croit. Même si le Grand-Duché est le deuxième pays le plus riche au monde, avec un revenu moyen brut soit de 5 370 euros, certaines personnes ne peuvent aller chez le médecin et avancer les frais. Une affiliation à la CNS coûte mensuellement 107,58 euros, une dépense qui n’est pas hélas pas à la portée de Tous. ”

Un système de santé à deux vitesses qui ne se justifie pas, selon le Dr. Bottu, qui met alors en lumière l’excédent de quelque 187 millions d’euros que la CNS a déclaré en 2016. « La Caisse de Santé est donc tout à fait capable de prendre en charge toutes les personnes qui vivent sur le sol luxembourgeois », renchérit alors Sylvie Martin. Puis tous deux de poursuivre en expliquant que des discussions sont en cours avec les instances dirigeantes, et que celles-ci se sont révélées encourageantes. Des contraintes administratives seraient donc à l’origine des lenteurs quant à une éventuelle réforme du sytème de remboursement des soins.

Vers un accès au soin facilité

Après avoir énoncé le bilan, positif, de cette campagne choc, qui a permis de délier le langues, de faire progresser le débats et, surtout, de trouver de nouveaux donateurs, Sylvie Martin et le Dr. Jean Bottu ont énuméré les recommandations préconisées par MdM, afin d’aller vers un sytème de santé plus « juste » : un accès aux soins primaires pour toute personne résidant sur le sol luxembourgeois, la possibilité pour les enfants des migrants en situation régulière de bénéficier d’un accès aux soins complet – incluant les vaccins de base –, et d’aller vers un tiers-payant facilité. « Nous souhaitons le tiers payant généralisé pour toutes les personnes affiliées à la CNS et tendons vers une amélioration du tiers-patant social. »