Près d’un quart de la population résidente au Luxembourg a connu une augmentation de la précarité de l’emploi, selon une enquête nationale sur l’impact social et économique de COVID-19 au Luxembourg, menée par le STATEC, en collaboration avec TNS Ilres.

La peur en l’avenir de son propre emploi concerne principalement les personnes ayant fait des études secondaires (45,1%) et tertiaires (36,4%), les personnes de 35 à 35 ans et ceux travaillant à domicile (53,5%). Le temps de travail court imposé par la pandémie est source d’insécurité d’emploi pour 1 résident sur 16. Une diminution des revenus et une baisse de la capacité à économiser de l’argent, ainsi qu’une détérioration de la santé mentale et physique figurent par ailleurs parmi les principaux dommages de l’insécurité de l’emploi.

Peu de choses peuvent être aussi destructrices pour le bien-être de la population, que le chômage et la peur de perdre son emploi. La stigmatisation sociale, la difficulté à joindre les deux bouts, le sentiment d’échec et la difficulté de subvenir aux besoins de ses proches sont des raisons expliquant les chômeurs apparaissent comme moins “satisfaits” de leur vie que les personnes ayant un emploi. Pour autant, les conséquences de la précarité de l’emploi affectent également négativement ces derniers. Absentéisme et baisse de l’engagement au travail peuvent conduire à une diminution de la performance et du bien-être, liée à la peur de perdre son emploi. Gallup, un outil d’analyse, a constaté que les chances d’engagement sur le lieu de travail baisse de 37% parmi les employés qui ne sont pas sûrs de la stabilité de leur travail.

Le confinement a contraint de nombreuses entreprises à fermer temporairement, impliquant du chômage partiel ou technique pour de nombreux employés. De plus, l’importante mais attendue récession économique, qui doit suivre la pandémie pourrait réduire considérablement les possibilités de réemploi, mais aussi à long terme, augmenter la proportion de chômeurs et aggraver les perspectives d’avenir
pour ceux qui ont encore un emploi.

L’insécurité de l’emploi, aggravée pour 25% des salariés

La récente enquête menée par le STATEC sur la conjoncture socio-économique du confinement permet de proposer une analyse approfondie de la précarité de l’emploi en ces temps difficiles de pandémie au Luxembourg.

Si pour 75% des résidents, la sécurité d’emploi s’est améliorée ou n’a pas changé depuis le début de la période de lockdown, l’insécurité quant à l’avenir de son emploi s’est aggravée pour 25% des sondés. En 2015, une enquête européenne sur les conditions de travail menée par Eurofund, plaçait le Luxembourg parmi les pays européens où la sécurité de l’emploi était la plus garantie. Cependant, si les nouveaux chiffres d’Eurofund devraient être publiés cette année, ces derniers ne devraient pas beaucoup changer puisque la pandémie a impacté tous les pays de la même manière.

Une situation qui touche particulièrement les salariés à temps partiel

S’il est encore impossible d’évaluer à quel point la sécurité d’emploi va changer, il est cependant possible d’identifier les caractéristiques des personnes les plus précaires et la façon dont la pandémie a impacté la sécurité de l’emploi. Ainsi, 60% des personnes qui craignent pour leur avenir professionnel sont des personnes ayant été employées à temps partiel à la suite de la pandémie de Covid-19. Autrement dit, la précarité accrue de l’emploi touche un résident sur 16.

Enfin les chiffres indiquent également que la précarité de l’emploi touche également les hommes et femmes. Elle concerne principalement les Luxembourgeois, suivis des français et des portugais. En termes d’âge, les personnes entre 35 et 54 ans sont les plus touchés par la précarité de l’emploi.

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