Dirigée depuis 1994 par Alexandre Loukachenko, la Biélorussie connaît depuis le mois de mai une révolte portée par l’opposition. Réélu le 9 août dernier pour un sixième mandat, l’opposition n’a jamais été aussi déterminée à faire tomber cet homme au pouvoir autoritaire et répressif. 

L’émergence d’une opposition contrée par une forte répression

Depuis le mois de mai, une émergence de l’opposition se fait sentir en Biélorussie. De nouvelles figures, comme le blogueur Sergueï Tsekhanovski ou bien Viktor Babaryko, ancien banquier et candidat à la présidentielle du mois d’août, ont vu leur côte de popularité augmentées. Respectivement incarcéré le 29 mai et le 18 juin, l’opposition est alors en pleine répression. Fraudes, arrestations et violences, les manifestations organisées quotidiennement par les habitants biélorusses à Minsk et ailleurs frôlent la catastrophe. De nombreux blessés, deux morts et des mises en gardes à vues incalculables rythment le quotidien de l’opposition. 

Ne pas se laisser intimider

Lorsque le 9 août, les résultats des élections sont annoncés, Loukachenko concentre près de 80% des voix tandis que la candidate de l’opposition et femme de Sergueï Tsekhanovski, Svetlana Tsekhanovskaya n’obtient que 10% des voix. Au lendemain des élections, cette jeune femme revendique sa victoire et reste persuadée de la falsification des résultats électoraux. 

Les réactions des membres de l’Union Européenne

Les vingt-sept ministres des Affaires Étrangères se sont réunis le 14 août pour un conseil en visioconférence. Leur but : adopter des “sanctions individuelles à l’encontre de dirigeants biélorusses” qu’ils jugent responsables de la répression des opposants. Aussi, une liste des personnes accusées de fraudes, violences et arrestations massives sera établie. Ainsi, elle sera soumise à une approbation aux États membres car ce n’est pas le rôle des ministres d’en décider. 

Afin d’aider les biélorusses à retrouver une stabilité, certains pays comme la Pologne ou la Lituanie proposent leur aide. En Pologne, une enveloppe d’environ 11 milliards d’euros sera versée afin d’obtenir des visas et également aider ceux qui souhaiteraient s’installer en Pologne. Elle propose aussi la création d’une bourse pour les étudiants venant étudier dans les universités polonaises. En outre, elle affirme soutenir les médias indépendants et les organisations non-gouvernementales. En Lituanie, on propose de soigner les manifestants blessés lors des manifestations réprimées par les forces de l’ordre. Elle suggère aussi la mise en place d’un fond de l’Union européenne pour les aider les victimes de la répression. 

Texte par Fanny Muet

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