Silhouette longiligne, traits fins, regard affirmé et grand sourire enjôleur, Émilie Duchêne est une enfant de la mode. Elle sait ce qu’elle veut. Et où elle souhaite aller. Elle ne trouve pas de bague qui lui plaise quand sa première fille naît. Qu’à cela ne tienne, elle s’y essaie et la magie opère. Thea Jewelry voit le jour. Parfois, les plus belles histoires sont aussi simples que cela… Et avec des bijoux qui viennent du cœur, cela pouvait-il en être autrement?

Chez les Duchêne, la mode est bel et bien une histoire de famille. «J’ai toujours baigné dans ce milieu, mais à un moment, j’en ai eu marre. J’ai eu envie de me lancer dans un challenge bien à moi.» École de stylisme trois années durant, à Bruxelles, avant de s’envoler pour Paris, où elle va faire ses armes. Elle passe par les bureaux de style de plusieurs grandes maisons comme Isabel Marant, de Christian Lacroix ou de Dior, avant d’écrire pour Elle France, L’Officiel et Glamour. Et puis, l’amour. Toujours. C’est lui qui la rappelle en Belgique, pour y fonder un foyer. Elle rejoint la maison familiale en tant que directrice de la communication. Emilie Duchêne veut écrire son histoire, sans pour autant entrer en concurrence avec les siens. Se détacher, créer son univers. L’idée est là, en germe. Elle en accouche en même temps que de sa première fille. Les deux porteront le même nom: Théa, la déesse en grec, référence aux origines de son époux.

Une grossesse inspirante? «Non, une chance purement fortuite. Je voulais un bijou bien spécifique, mais je ne trouvais rien. Je l’ai créé et il a plu. Heureux hasard. »

Humble? Assurément, mais encore plus déterminée et consciente du potentiel entre ses mains. Et les pieds sur terre. Elle connaît ses atouts. «Evidemment, je ne suis pas la seule à proposer des bijoux personnalisables. Mon concept repose sur mon écriture, que vous retrouvez sur des bagues, des bracelets, des colliers. Les femmes choisissent ensuite les pierres, et la matière. On peut même faire une lettre de chaque couleur…» Les clientes sont séduites, Jessica Alba en tête, dont Emilie admire des valeurs. «J’aime son côté maman, mais pas seulement. Elle est bosseuse, elle a créé sa start-up. Elle est naturelle. La vraie girl next door, en fait!» Comme elle, la créatrice est maman de deux petites filles.

Jongler? Tout un art, mais elle reconnaît être tout le temps disponible. Elle le confesse: «mon premier geste le matin? Regarder mes mails. J’aimerais vous dire que c’est embrasser mes enfants, mais je ne vais pas vous mentir! (rires)»

Workaholic? Un peu, mais peut-on lui reprocher quand sa marque est aussi son bébé, qu’elle a indubitablement envie de faire grandir. Quand certaines déplorent de ne pouvoir s’offrir l’un de ses bijoux, cela la touche. Et l’incite à lancer une seconde ligne plus abordable, qui a connu, en mars dernier, des débuts fulgurants. Un succès qui n’a pas ralenti les ventes de sa ligne luxe, et qui la conforte dans ses choix. On lui demande quel est le plus joli message qu’elle ait eu à réaliser : «Marry me, mais je reçois aussi des commandes plus surprenantes, comme Milf! J’ai trouvé cela très drôle.»

L’avenir? Désarmante de spontanéité, elle avoue «je suis tellement challenging que je réussirai à me réinventer le moment venu. Je n’ai pas peur que l’engouement s’épuise. Et j’ai en projet avant 2018 de lancer une autre ligne de bijoux.» Sa recette du bonheur? «Apprendre de ses erreurs pour toujours continuer à avancer.» Emilie est une conquérante. Nos cœurs sont conquis, on se doute que les vôtres aussi.

MOODBOARD 

Son parfum: Dior Homme

La créatrice qui l’inspire : Mary Katranzou «J’adore les formes, les imprimés, super forts, le mélange des couleurs.»

Son lieu de prédilection : Paris «pour son ambiance, ses brasseries, ses vitrines. C’est une ville qui bouge tout le temps, tellement inspirante.»