Événement unique, l’union conjugale est aussi une somme de défis à relever, notamment administratifs, logistiques et financiers. Comment organiser ce qui sera le plus beau jour de sa vie et à quel(s) prix ?

Par Marc Auxenfants

Quels sont les délais et le budget à prévoir avant le jour J ? Quels lieux, décorations et traiteurs choisir ? Autant de questions auxquelles les futurs époux doivent préalablement songer, avant que la cérémonie rêvée ne tourne au cauchemar.

Pour les formalités et démarches administratives du mariage ou du partenariat civil, ceux-ci ont tout intérêt à se présenter aux bureaux de l’état civil au moins deux à trois mois avant la date du mariage, » précise le site Guichet.lu. « Et les pièces justificatives indispensables à la constitution du dossier de mariage doivent être déposées au bureau de l’état civil au plus tard un mois avant la date du mariage ». Idem pour la publication préalable, de dix jours dès réception des pièces requises. « Le mariage doit ensuite être célébré dans les douze mois qui suivent l’expiration du délai de la publication. Sinon une nouvelle publication sera nécessaire, » prévient le portail administratif luxembourgeois.

Toutes ces démarches sont en effet nécessaires, pour que le mariage soit reconnu et officialisé au Luxembourg, notamment pour les questions fiscales, de sécurité sociale ou de filiation des enfants.

Le jour J : où célébrer la cérémonie civile officielle ? Uniquement dans la commune où l’un des futurs conjoints réside légalement. Depuis la loi du 19 mai 2022, cette célébration est toutefois possible dans un lieu municipal autre que la mairie : monuments historiques, halles publiques, salles des fêtes, châteaux des collectivités publiques ouverts aux visites du public, stades et parcs, centres d’incendie et de secours… Ceci, à condition que le site garantisse une célébration accessible au public, et offre un cadre solennel pour le déroulement d’une cérémonie digne. Toujours selon cette même loi, les futurs conjoints peuvent aussi choisir l’échevin ou le conseiller de leur commune. Ils doivent toutefois s’assurer que celui-ci et le lieu sont disponibles le jour dit.

Le rêve américain

Mais s’unir a aussi des implications fiscales. Depuis la réforme fiscale de 2018, les contribuables résidents déjà mariés en début d’année, ou qui se marient en cours d’année, sont en principe imposés dans la classe d’impôt 2. Et les contribuables imposés collectivement sont solidairement tenus au paiement de l’impôt.

Quant à l’organisation et à la logistique des festivités une fois la cérémonie célébrée, la tendance actuelle est aux prestations clés en main dans des lieux éphémères, selon Jean-Baptiste Marx, président de Solution 360, une société spécialisée dans l’événementiel, l’agencement d’espaces et notamment la location de chapiteaux. « Les prix des salles des fêtes, des domaines et des châteaux sont devenus inabordables — de 5.000 à 15.000 euros la soirée pour 80 à 100 invités — auxquels s’ajoutent la moitié du prix en décoration puis le double en traiteur. Aujourd’hui, les clients réfléchissent donc autrement : Ils font moins, mais mieux, » précise-t-il. Aussi, la location de chapiteaux déployés dans des lieux naturels, dans les vignes ou en plein champ est désormais en vogue : « On nous demande de plus en plus de chapiteaux notamment atypiques, avec des structures en bois, de grandes hauteurs et de grands volumes, » poursuit ce dernier. « Avec aussi du mobilier naturel, des nappes et des tissus en lin, des éléments beaucoup plus sophistiqués qu’à une certaine époque ».

« Évitez la précipitation et ne sous-estimez pas votre temps lors des préparatifs »

Jean-Baptiste Marx

La chaise surtout est devenue un élément décoratif très prisé. La raison de cet engouement ? « Quand vous entrez dans une salle avec de belles chaises, la déco est réussie. Pour cela, il faut compter 5 à 6 euros hors-taxe de location, ce qui reste accessible, » précise M. Marx. « D’ailleurs, les mariages à l’américaine, de princes et de stars, avec du beau mobilier, de belles tentures et de beaux chapiteaux continuent à faire rêver. Trouver un traiteur disponible et à des prix abordables est un autre défi. Pour un service, il faut compter en moyenne cinq heures de prestation (pour un vin d’honneur), jusqu’à 8 heures (pour un mariage complet). Et pour le personnel (un maître d’hôtel, quatre serveurs, trois traiteurs) le tarif commence à 35 euros htva par personne, pour 100 invités. Pour les menus, prévoir 45 et 75 euros par convive, selon les styles culinaires et le mode de restauration (buffet, repas assis, foodtruck, chef à domicile…). Le chapiteau de location se monte lui à 30 minimum euros par couvert pour 100 invités. Pour la décoration, le mobilier et les fleurs, le budget moyen est généralement de 30 à 50 euros par personne.

12 mois de réalisation

Quand commencer les préparatifs ? « Les clients viennent nous voir entre septembre et novembre de l’année précédente, pour commencer à s’informer et nous demander des devis » détaille M. Marx. « Ils concrétiseront leur projet en janvier-février suivant pour un mariage prévu en été ». Autres défis : la gestion logistique et du temps. « Dans un mariage, la logistique est le nerf de la guerre : acheter le matériel en soi n’est pas compliqué, ce n’est qu’une histoire d’argent ! », rappelle l’agenceur. Mais face à la flambée des prix, les futurs époux préfèrent prendre eux-mêmes en charge une partie de la logistique.

Non sans difficulté : « Les délais de réception et de montage du matériel sont trop courts et la mise en place est plus complexe. Ajoutez à cela le manque de bras dans l’entourage des mariés, pour préparer la salle, monter la table, etc. La veille ou le jour J, les clients ayant sous-estimé ces questions craquent ». Comment éviter les mauvaises surprises ? « Évitez la précipitation et ne sous-estimez pas votre temps lors des préparatifs, » conseille-t-il. « Car se lancer trop vite sans comparer les offres, c’est aussi occulter des détails importants et donc générer des coûts qui auraient pu être évités ».