Jeudi soir 28 mars, 20h. Existe-t-il meilleur endroit que le charmant bar du TOL, pour se remémorer avec toute la nostalgie et la mauvaise foi afférente la merveilleuse époque de mai 68 en compagnie de Claude Frisoni ? L’auteur lorrain, Luxembourgeois d’adoption, nous avait donné rendez-vous pour un one-man-show aux allures de débat. À moins que ce ne soit l’inverse…
Pour décor, seuls quelques affiches et slogans étaient placardés au mur. Pas besoin de plus, le cœur de ce spectacle est bel et bien le constat, quelque peu désabusé, de Claude Frisoni. Il n’avait que 15 ans lors des événements de mai 68. Avec ses yeux d’ado, il avait vu alors tous les possibles qui s’offraient à lui. Cinquante ans plus tard, il dresse un constat cynique de la perte de ses idéaux, lui qui est devenu un « ancien soixante-huitard anarchiste devenu bobo », comme il aime à se moquer de lui-même.
Une heure et demie durant, l’auteur français passe ainsi en revue tous les grands événements qui ont émaillé ces cinq décennies : grèves générales, révolte de la jeunesse, conquêtes sociales, démission de De Gaulle, ou chute du mur de Berlin, non sans évoquer des événements sociaux et sociétaux qui se déroulent à l’heure actuelle, à l’instar des gilets jaunes ou de l’accueil des migrants en Europe. Et finalement, qu’en retenir ? « Est-ce que la disparition de l’espèce humaine n’est pas ce qui pourrait arriver de mieux à la planète ? » questionne Claude Frisoni. Un spectacle grinçant et effroyable, terriblement juste et éminemment drôle.
Mais sois sans tweet, de et avec Claude Frisoni.
Prochaines dates : les 3, 4 et 17 avril à 20h ; les 12, 13, 18 et 28 avril à 21h et le 27 avril à 16h.
Renseignements et réservations sur www.tol.lu.
Karin Santer