De la rencontre entre la maison Louis Vuitton et le nez Jacques Cavallier Belletrud sont nées sept fragrances, exclusivement féminines.
Chiffre parfait pour cette gamme de jus qui puise leur inspiration dans le voyage, l’ailleurs et les innombrables matières que le parfumeur a rencontrées. D’ailleurs, la maison évoque sept voyages olfactifs pour désigner ses toutes premières créations. A l’occasion de leur lancement, Jacques Cavallier Belletrud a répondu à quelques questions. Rencontre avec un esthète nomade.
On parle beaucoup de mixité olfactive. Pourtant vous avez choisi de dédier ces sept premières créations aux femmes. Pour quelle raison?
Sans les femmes, la parfumerie serait réduite à néant. On peut toujours se dire que les odeurs n’ont pas de sexe et que tout est mixte. J’ai cependant eu un plaisir fou à imaginer chacune de ces créations sur la peau d’une femme. Je crois beaucoup à la féminité. Mais pas celle qui est cloisonnée dans des clichés attendus. Je voulais offrir aux femmes une collection qui leur soit intégralement dédiée, avec des émotions fortes, rien que pour elles. J’ai d’ailleurs testé toutes mes créations sur ma femme et sur ma fille aînée.
Depuis combien de temps travaillez-vous sur ces parfums?
Je m’y suis mis dès mon arrivée chez Louis Vuitton en 2012. Alors que je découvrais la Maison, les gens qui la composent, les différents créateurs, la maroquinerie et les métiers du cuir, je notais déjà mes premières formules. Je ne voulais pas de parfums qui me paraissaient déjà trop galvaudés. J’avais envie de raconter de vraies histoires sur la peau. Des scénarios de fleurs fraîches se déroulaient dans ma tête. Je voulais que cette délicatesse soit incarnée dans chaque composition. Et puis, je cherchais un mouvement olfactif, de la fraîcheur, de la transparence. Le parfum, c’est une lampe d’Aladin: lorsqu’on l’ouvre, il doit se passer une certaine forme de magie
Vous avez eu accès à des matières premières d’une grande rareté. Comment les avez-vous sélectionnées?
Je suis allé à la recherche de matières qui puissent m’aider à raconter les histoires que je souhaitais conter. En Chine, j’ai déniché du magnolia, de l’osmanthus et un jasmin sambac très étonnant. À Grasse, j’ai fait réaliser des extractions au CO2 avec des récoltes de jasmin pays et de rose de mai qui sont des premières dans l’industrie du parfum. Quant aux infusions de cuir que j’ai utilisées dans certaines compositions, elles ont été formulées sur mesure avec le cuir naturel emblématique de la Maison ou retravaillées comme s’il s’agissait de haute joaillerie. Néanmoins, avoir de très belles matières premières dans sa palette ne garantit pas l’apparition d’une grande création. Je voulais surtout me servir de leur beauté pour surprendre sans dérouter. Et pour provoquer des émotions rares.
Le fait de travailler sur sept parfums en même temps a-t-il augmenté les difficultés dans le processus de création?
J’ai éprouvé un bonheur incommensurable en élaborant ces sept parfums. Travailler ces sept pistes simultanément m’a permis de créer des conversations entre chaque composition. L’un me reposait de l’autre lorsque j’étais envahi par les doutes. D’autant que cela m’a offert une grande liberté. Celle de raconter sept scénarios différents sans chercher à réunir les femmes dans un seul parfum. Cette aventure m’a rendu encore plus créatif et m’a autorisé à repousser les limites de la création dans mon approche du parfum.
Les Parfums sont disponibles dans le réseau des magasins Louis Vuitton. A partir du 1er septembre dans une sélection de boutiques, dont celle de Bruxelles (Boulevard de Waterloo 59).