Que se passe-t-il dans la tête d’une femme qui aime à en perdre la raison ? Avec Passion simple, adaptation libre du roman éponyme d’Annie Ernaux, en salles mercredi, Danielle Arbid explore les méandres de la passion amoureuse.

Présenté au Festival de San Sebastian à la rentrée 2020, le film de la réalisatrice franco-libanaise de Peur de rien (2015), qui a également obtenu le label “Cannes 2020”, dresse le portrait d’une femme en proie à un désir obsessionnel. Un désir incontrôlable, qui chamboule tout.

Esclave de la passion

Le long-métrage est adapté du récit autobiographique de l’autrice Annie Ernaux, paru en 1992, qui avait fait scandale pour son caractère ouvertement érotique. Il raconte la romance fulgurante d’Hélène (Laetitia Dosch), une écrivaine et universitaire, avec un homme marié originaire des pays de l’Est, appelé “A.” (Sergeï Polunin). Une romance qui va devenir une obsession pour Hélène, qui se retrouve à attendre, pendant un an, un homme qui fait d’elle un objet de désir.

La passion fait de toi un esclave d’une certaine façon parce qu’il y a quelque chose qui t’échappe, un mystère“, avait déclaré la réalisatrice lors du Festival de San Sebastien en Espagne.

Parti pris et controverses

Le film d’une heure et demi montre, en longueur et souvent de façon crue, plusieurs scènes de sexe. Un parti pris assumé par la réalisatrice, pour qui la mise en image de ce désir sans limite passe nécessairement par le tournage de ces scènes. “Le spectateur peut la condamner et se dire “quelle idiote” ou alors se projeter dans l’histoire“, expliquait Danielle Arbid.

Dans le rôle principale, Laetitia Dosch (Jeune femme, Nos batailles) incarne avec beaucoup de justesse l’ambivalence de son personnage. À la fois femme forte et femme noyée dans l’addiction qu’elle éprouve pour “A”. À ses côtés, le danseur Sergeï Polunin livre une prestation remarquée pour son premier vrai rôle au cinéma, après sa participation à Dancer en 2016, un documentaire sur sa vie.

Surnommé “l’enfant terrible du ballet” depuis qu’il a claqué la porte du Royal Ballet britannique en 2012, Sergeï Polunin, qui a longtemps été comparé à l’icône de la danse Rudolf Noureev, est aussi un personnage controversé. En 2019, l’Opéra de Paris avait renoncé à l’inviter suite à la publication d’une série de posts homophobes et grossophobes sur Instagram.