Le Luxembourg est-il un petit pays egocentré ou une contrée mal informée sur les maux qui le touchent ? La question demeure au lendemain de la mobilisation pour dénoncer les violences faites aux femmes, qui, malheureusement, a fait un flop.

Initialement prévue le 25 novembre dernier, la manifestation avait en effet dû être reportée suite à l’accident survenu sur le marché de Noël et dans lequel un enfant en bas-âge avait tragiquement trouvé la mort. Un drame qui a largement touché la population, qui s’était rendue en masse sur la place Guillaume II à l’occasion de cette marche blanche.

Ce lundi, toutefois, ils n’étaient qu’une vingtaine, vêtus de gilets oranges – rassemblés autour de la bourgmestre de la Ville Lydie Polfer – sur les marches de l’Hôtel de Ville, à former une chaîne humaine pour rallier la cause des femmes victimes de violences.

Danièle Becker-Bauer, présidente du Conseil National des Femmes, rappelle pourtant que, l’année passée, ce sont quelque 700 interventions qui ont eu lieu au Grand-Duché dans le cadre des violences faites aux femmes, ce qui « fait beaucoup pour un petit pays comme le Luxembourg », déplore-t-elle.

Le lourd poids du silence

Dès lors, comment expliquer le peu de personnes à se sentir concernées par ce fléau, qui soulève des hordes à l’international ? Si madame Becker-Bauer impute cette faible mobilisation en raison de l’actualité du pays, fort est de constater que c’est un sujet qui demeure encore trop souvent tabou au Grand-Duché et qui, par conséquent, est bien plus enclin à passer à la trappe.

Continuer à libérer la parole, et préserver à organiser des événements pour, enfin, que les Luxembourgeois prennent également conscience de la gravité de ces chiffres ? « L’Orange Week est dotée d’une programmation chargée. Nous allons quand même réussir à atteindre le grand public » encourage la présidente du Conseil National des Femmes qui, résolument, ne baisse pas les bras.

 

Texte : Sarah Braun.