Praticienne depuis plusieurs années, l’histoire personnelle de Maeva Olivieri  l’a amenée à s’intéresser aux questions de fertilité. En 2021, elle crée Hope Fertility : un centre inédit pour mettre à profit son expérience et ses compétences professionnelles au service des autres, en s’entourant d’une équipe variée. Quotidiennement, Maeva Olivieri prête une oreille attentive aux couples et célibataires en désir d’enfant, aux personnes essayant de concevoir naturellement ou via PMA, ainsi qu’à toutes les mamans et tous les papas qui sont en questionnement.

Qui êtes-vous ? Quel est votre parcours scolaire puis professionnel ?

Je suis Maeva Olivieri. Originaire de Lorraine, j’ai d’abord suivi des études à Nancy puis à Paris où j’y ai vécu des expériences de vie très riches et rencontrer plein de belles personnes. J’ai étudié la psychologie clinique et psychopathologie en parcours universitaire ainsi que les ressources humaines appliquées à la psychologie du travail. Je suis ensuite venue travailler à Luxembourg, en milieu hospitalier et social. Par la suite, j’ai bossé pour un Big Four avant de m’apercevoir que j’avais envie de créer mon propre cabinet de développement.

J’ai sauté le pas, en 2014, avec le lancement de « M.A.V.I Coaching ». J’ai continué à me former à des outils plus dynamiques tels que la programmation neuro linguistique (PNL), le coaching, l’hypnose humaniste et l’hypnose spécialisée en périnatalité. Puis, en 2021, la famille s’est agrandie ! J’ai créé le centre d’accompagnement à la parentalité et à la fertilité : « Hope Fertility ». À la fois introspectifs et dynamiques, les suivis que je propose sont toujours uniques.

Vous venez à peine d’ouvrir votre centre dédié à la fertilité et à la parentalité, pourriez-vous nous le décrire ?

C’est un centre novateur et foncièrement humain qui offre un espace d’écoute et de soutien aux couples et célibataires en désir d’enfant, aux personnes essayant de concevoir naturellement ou via PMA, ainsi qu’à toutes les mamans et tous les papas qui sont en questionnement. De la conception, à la grossesse jusqu’à la parentalité.

On y aborde librement, avec bienveillance et confidentialité, des sujets sensibles et très centraux : la cohésion et la construction du couple, le désir d’enfant, le diagnostic médical, l’endométriose, la sexualité, la grossesse, les fausses couches, l’accouchement, la première rencontre avec bébé, le lien parent-enfant, les angoisses, la fertilité…

On y propose aussi des programmes sur mesure pour permettre un travail de préconception de six à neuf mois, un travail préparatoire qui vise à l’optimisation de la fertilité masculine et féminine. Il est question ici de filiation et de transmission transgénérationnel, c’est aussi l’occasion de se replonger dans sa propre enfance. 

Qu’est-ce qui vous a motivé à ouvrir un tel centre ? Est-ce lié à votre histoire personnelle ?

Le centre Hope Fertility est un croisement entre mes compétences professionnelles et mon expérience personnelle, une sorte d’accomplissement qui est venue naturellement se mettre sur mon chemin. En 2017, nous apprenons avec mon partenaire que nous ne pourrons jamais avoir d’enfant naturellement et qu’il faut faire une fécondation in vitro pour espérer devenir parents un jour. S’en est suivie une prise en charge en PMA assez intense. Nous sommes aujourd’hui heureux parents de deux enfants.

Ce genre de parcours marque forcément mais ce n’est pas tout. Lorsque j’étais étudiante en psychologie, le sujet de mon mémoire m’a été imposé : l’infertilité psychogène. Les recherches bibliographiques et la mise en pratique auprès de quatre couples infertiles volontaires ont été passionnantes et me laissent penser que je devais exploiter toutes ces connaissances pour les mettre à mon propre service et maintenant, à celui des autres.

« Vous n’êtes ni seuls, ni passifs, il y a plein de choses qui peuvent aider »

Quelles sont vos propositions pour accompagner les personnes qui poussent la porte de votre cabinet ?

Je dirais déjà l’intention. L’intention de vouloir aider en accordant du temps. Mon message est clair : « Vous n’êtes ni seuls, ni passifs, il y a plein de choses qui peuvent aider ». Le cadre à lui seul se veut aidant. Un endroit dans lequel on peut venir décharger et exprimer, cela manque tellement.

Puis les outils thérapeutiques. L’hypnose va contribuer à la bonne communication entre l’esprit et le corps. Dans un parcours PMA il y a parfois une déconnexion, en mettant son corps au service du projet, en forçant. Je propose des protocoles sur mesure en début de stimulation ovarienne, le jour du transfert d’embryon pour favoriser la nidation et jusqu’aux trois premiers mois de grossesse. L’hypnose limite les fausses couches, favorise les échanges avec bébé et le lâcher prise et peut aider au travail de deuil après un traumatisme.

Les outils psychologiques vont quant à eux, permettent de lever certains blocages inconscients, de mieux comprendre son histoire personnelle, de dédiaboliser les peurs, de reprendre confiance et de se connecter à son désir d’enfant (ou à son non désir d’enfant), sans aucune culpabilité.

Et enfin, le réseau professionnel. Hope Fertility est aussi un réseau de professionnels sensibles à ces sujets, qui contribuent activement à l’amélioration de la fertilité masculine et féminine, en complémentarité d’un suivi purement médical. Nous mettons en place des programmes personnalisés pluridisciplinaires en agissant à des niveaux différents : mental, fonctionnel, physique, alimentaire, énergétique. Le couple pourra piocher et aller vers ce qui fait le plus de sens pour lui.

Idéalement et pour les demandes liées au désir d’enfant, souhaitez-vous recevoir le couple à votre cabinet ? Comment procédez-vous suite à la prise de rendez-vous ?

Oui, lorsque j’ai imaginé la prise en charge en cas d’infertilité et la première rencontre, je me suis visualisée face à un couple. Hétéro ou homosexuel. La dynamique est forcément différente. Ici, on ne met pas le focus sur les problématiques féminines (sans les exclure ou les nier pour autant) mais bien sur le projet du couple. L’infertilité peut venir de l’homme avec des diagnostiques d’azoospermie de plus en plus courants. C’est important de donner à l’homme une place légitime. En fonction de ce que j’aurais observé, je pourrais proposer de revoir soit l’homme seul, soit la femme seule, soit à nouveau le couple pour des rendez-vous mensuels. 

« Ici, on ne met pas le focus sur les problématiques féminines mais bien sur le projet du couple »

On dit souvent que le mental joue un rôle très important dans le désir d’enfant, qu’en pensez-vous ?

Lorsqu’une grossesse désirée n’arrive pas, on essaye d’identifier des causes médicales. Un bon docteur est donc le principal interlocuteur. En parallèle d’un diagnostic médical posé, il est bon de s’interroger sur la potentielle part psychologique en lien avec l’infertilité. Ne serait-ce qu’en se demandant ce que la problématique évoque en nous… à quoi elle fait écho, ce qu’elle vient « titiller ».

La famille entière est touchée. Les enfants qui souhaitent devenir parents et les parents, grands-parents. C’est la descendance qui est remise en cause ici.

Hope Fertility s’engage à écouter et à soutenir chaque personne en difficulté, mais pas que. Un travail plus introspectif est proposé pour aider à la résolution de conflits sous-jacents et permettre la libération psychique. Comment et en quoi cette grossesse pourrait venir menacer mon équilibre personnel ?

Quelle a été la compréhension de votre histoire personnelle ?

J’aime dire que cela a été une vraie leçon de patience et d’amour. Moi qui aime plutôt bien contrôler les choses, je me suis retrouvée plongée dans une totale incertitude où seul le moment présent pouvait exister. De quoi avoir le vertige…

De la tristesse, à la colère, au repli, à l’impatience, on visite chaque facette de l’acceptation. Et puis, je me suis révélée très résiliente face aux obstacles. J’y retournais, chaque fois avec plus de philosophie.

J’ai tout décortiqué. J’ai appris des choses extraordinaires sur moi mais aussi sur ma lignée familiale toute entière. J’ai toujours détesté l’expression « parcours du combattant » qui sonnait très négatif (et pourtant…), j’ai préféré voir le parcours comme un puzzle à faire, un « truc » à démystifier.

Avec mon partenaire, nous avons essayé de communiquer le plus souvent possible en respectant nos ressentis, d’être soudés et d’avoir d’autres projets à côté. Je le remercie d’ailleurs pour la liberté qu’il m’offre en m’autorisant à partager une partie de notre expérience. Il soutien l’initiative et m’épaule énormément. 

Nous avons eu aussi beaucoup de chance, la science et la nature nous ont beaucoup aidés. Je suis pleine de gratitude et de convictions personnelles et professionnelles !

Le mot de la fin ?

Vous n’êtes ni seuls ni passifs ! Travailler ses traumatismes et ses blocages n’est pas seulement une bonne idée pour votre propre bien-être, ça l’est aussi pour votre enfant qui n’en sera pas porteur… « Faire de la place », « assainir le terrain », « libérer des mémoires », c’est le plus beau cadeau que vous pouvez lui faire.