Entre Courtney Love époque Heart et Brenda de Beverly Hills, notre cœur balance… Grunge, sportswear, casual, les nineties n’en finissent plus de nous inspirer. Décryptage d’une tendance qui dure.

Hippie, punk ou grunge: il faut choisir son camp

Si la mode est un éternel recommencement, force est de constater que certaines décennies ont tendance à durer plus que de raison. Le problème? Souvent, ce sont celles que l’on voudrait ne jamais voir ressurgir.

Il n’y a en effet aucun mal à ce que Gucci, Vuitton ou Chloé ressuscitent mini-robes baby-doll, bottines vinyles, ou pantalon flare et robe vaporeuse chères aux seventies. Bien au contraire. En revanche, on est un peu moins emballée lorsque tendance rime avec sweat-shirts trop larges, matières satinées, et autres body trop échancrés.

Pourtant, ce sont bel et bien les Nineties qui ont le vent en poupe. Une décennie qui mêla les créations conceptuelles d’un Margiela au post-punk de Vivienne Westwood, l’exubérance poétique des enfants terribles de la mode : Gaultier, Galliano et McQueen au «less is more» de Calvin Klein et Donna Karan. Une décennie aussi qui vît l’émergence de la culture hip-hop et son influence street-wear. Une décennie enfin qui n’aimait rien mieux que de brouiller les pistes, mélanger les codes, semer le doute.

Un brin schizo, les 90’s ont érigé au rang de tendances aussi bien les mules que les sneakers, le 501 porté large et la slip dress, le sweat XXL et les crop-tops. Autant de souvenirs que l’on préférerait oublier.

Chaque époque, ses fautes de goûts

Une décennie ambiguë donc, et des codes qui ressurgissent pour le meilleur comme pour le pire. Si on apprécie le retour des silhouettes minimalistes à la Caroline Bessette, on ne sait pas, en revanche, quoi penser des looks qui auraient pu être ceux d’une héroïne de Friends.

En effet, l’élégance maîtrisée et matinée de casual WASP de l’épouse de John John Kennedy a de quoi séduire: jean droit, twin-set classique, robe de soirée basique, détails toujours parfaitement bien pensés, mais pas ennuyants pour autant, etc. Des classiques intemporels qui frôlent le dressing parfait.

Aussi, on n’aurait rien eu à redire si la résurgence des 90′ s’était arrêtée là. Mais comme bien souvent, les créateurs toujours à l’affût de nouvelles tendances, se sont dits que ressortir nos vestiges d’une adolescence quelque peu honteuse, serait certainement une bonne idée.

Et nous voilà donc aujourd’hui prête à succomber à nouveau pour un bomber satiné, une paire de mules, un t-shirt paré d’un logo bien voyant, ou encore d’aller chiner des vieux jeans Levis dans les bacs de nos friperies préférées. Autant de choses que l’on s’était promis il n’y a pas si longtemps pourtant de ne plus jamais porter, priant les Dieux de la Mode de ne pas remettre aux goûts du jour ces atrocités vestimentaires. Oui mais voilà, la mode est cruelle, et à l’instar des collants de couleurs vives, des gilets à franges, du patchwork ou encore des épaulettes extra-larges, elle aime nous rappeler à nos souvenirs.

Nineties, tendance casual minimaliste

Pourtant, il faut l’avouer, tout n’est pas bon à jeter dans les 90’s. Et si on laisse bien volontiers au Fashion Circus ses mules hybrides, ses logos Champion, et ses K-way, on se laisserait bien tenter en revanche par l’esthétique minimaliste et casual repérée sur Instagram.

Un dress-code on ne peut plus simple souvent composé d’un jean un peu délavé, d’un t-shirt blanc, col rond et manches courtes, et d’une paire de Converse/Stan/Ballerines/Espadrilles (rayer la mention inutile). Une silhouette qu’on accessoirise à l’aide de quelques médaillons, d’un bandana noué autour du cou (90’s oblige), et pourquoi pas d’un blazer à rayures tennis.

Autre look, autre ambiance: on pense à troquer sa sempiternelle robe blanche brodée pour un modèle à bretelles fines, paré de petites fleurs, choisi dans une teinte vermillon que l’on portera avec des Converse basses et une veste en jean étriquée.

Le soir, on s’inspire des nineties en copiant les looks de ces égéries de l’époque. On pense notamment à Caroline Besset, mais aussi à Chloé Sevigny, Winona Rider, ou encore Kate Moss.

Au final, comme pour toute autre tendance vintage évoquée par les créateurs chaque saison, ce qu’on aime dans les nineties, c’est une certaine idée. En l’occurrence, on aime davantage l’aspect minimaliste et casual qui s’en dégage que l’aura too-much qui apparaît presque anachronique. On veille donc à choisir avec parcimonie des pièces à la mode, sans tomber dans la caricature ou le déguisement.

Et vous, le retour des nineties vous en pensez quoi?

 

Hélèna Coupette

 

Crédit photo: DR