La collab’ la plus fresh de l’été ? Sans aucun doute celle que signe la créatrice française Juliette Swildens avec Etam. Des volants et des mouettes, il n’en fallait pas davantage pour nous charmer, mais surtout pour aller à la rencontre de la créatrice afin d’évoquer les dessous de cette capsule.

Il n’a fallu que d’un coup de fil, rendez-vous était pris pour l’après-midi même. Rencontre avec la pétillante Française.

Juliette est entière. Aucun autre adjectif ne saurait mieux la définir que celui-là. Il y a le cœur et la raison. Quand elle décide de fonder sa marque, la créatrice ne s’embarrasse pas des détails. Bon, il faut le dire, celle qui a incarné la petite fille Bonpoint part avec un sérieux atout dans sa manche : la mythique maison de mode enfantine avait été fondée par sa mère et sa tante. Pour autant, elle trace sa route, et se démarque de l’héritage familial, un tantinet trop classique. Elle fonctionne à l’affect, suit ses envies, ses désirs, son intuition, afin de créer des vêtements qui lui ressemblent. Sa matière à créer, elle la puise dans le prosaïsme du quotidien. Sa famille, son parcours… Une alchimie qui fonctionne et qui fonde l’identité de la femme Swildens : chic mais décontractée, sexy sans jamais être vulgaire, qui aime les belles choses et les belles matières. Plus que de simples vêtements, Swildens se revendique d’un parti-pris d’une attitude, de codes bien particuliers, inhérent à la nature même de la créatrice. D’ailleurs quand on évoque avec elle son style, elle rit. « J’avoue que c’est assez difficile à décrire. Mon mari me dit tout le temps : personne ne s’habille comme toi ! C’est vrai que je suis très ‘sucré-salé’ (rires). Bien avant que cela ne soit tendance, j’ai toujours mixé les pièces, mélangé les styles et les codes. Finalement, je n’ai qu’une seule exigence, la qualité. Je n’aime pas les matières synthétiques, qui grattent. J’ai besoin d’être bien, à l’aise dans ce que je porte. »

Depuis ses débuts, elle n’a jamais souffert de la lassitude et a toujours réussi à retrouver la magie, la flamme et l’énergie de se renouveler. Et si ses envies l’emmènent trop loin ? Elle les exauce grâce aux collabs, tant qu’elles seront toujours dictées par le cœur. «Je ne tiens pas à faire une capsule à chaque saison. Chacune est née d’une envie particulière, d’une pièce, d’un univers ou d’une rencontre avec une autre maison. Chacune a son histoire, c’est ce qui les rend si précieuses. »

De ces jolis mariages éphémères sont nées des pièces aussi hétéroclites que des souliers, des collections de déco pour la maison… « Les collabs m’amusent énormément, mais surtout me permettent de toucher à des domaines dans lesquels je ne suis pas compétente. Toutes les marques avec lesquelles j’ai travaillé m’ont ainsi permis de réaliser des rêves et d’aller plus loin dans mes collections. »

Et cette saison, elle réitère en s’associant à l’enseigne Etam, pour laquelle elle a dessiné une capsule de maillots de bain fraîche et colorée, frou-froutante à souhait. Elle jubile lorsque la marque la contacte et se délecte de cet exercice de style pour lequel elle a eu quasi carte blanche. A-t-elle eu peur de perdre un peu d’elle-même dans le sillon du géant de prêt-à-porter ? « Absolument pas, j’aime l’image qu’ils véhiculent, leur campagnes sont toujours très belles. J’y ai également vu la possibilité d’offrir à un public plus large l’accès à mes créations. Et j’adore l’idée de pouvoir acheter le haut et le bas séparément. »

Encore une fois, son histoire personnelle imprègne fortement cette collection. « Je suis partie d’une photo de ma tante, prise à l’Eden Roc au Cap d’Antibes dans les années 50. Je la trouvais incroyablement belle et féminine. Très chic également. J’ai repris les codes du maillot qu’elle portait alors – terriblement féminin – que j’ai retravaillés pour créer des pièces contemporaines qui subliment le corps. Par exemple, j’ai travaillé sur l’échancrure, afin d’allonger les jambes au maximum. » Elle poursuit, en riant. « Je suis loin d’être filiforme, et je pars du principe que les vêtements crées pour une femme ronde iront à une filiforme, c’est aussi simple que cela. » Plus qu’un leitmotiv, un véritable engagement pour la créatrice qui reconnaît être plus inspirée par les courbes d’une Marylin Monroe que par la frêle silhouette de Kate Moss. Un fil rouge que l’on retrouve dans les modèles, qui se placent clairement dans le sillon d’une Brigitte Bardot à Saint-Tropez. Sa pièce préférée ? Elle n’arrive pas se décider. Ses filles, qui lui avaient inspiré une ligne pour adolescentes, ne sont pas d’accord non plus. « L’une aime ce que l’autre aime moins. Elles n’ont pas le même âge, c’est normal ! D’ailleurs, elles m’ont également conseillé quand je dessinais la collection. Avec cette capsule, j’ai vraiment envie de parler à toutes les femmes, quelle que soit leur génération ou leur silhouette. »

Généreuse et fourmillant d’idées, elle regarde pourtant déjà vers les frimas de l’hiver prochain en songeant à sa collab’ avec Pyrenex. « J’avais envie d’une doudoune colorée, légère et oversized, alors je l’ai dessinée. » Dire que ses créations sont le reflet de son image est décidément peu de choses !