Après avoir annoncé la semaine dernière qu’il quittait définitivement les podiums, l’enfant terrible de la mode a livré une toute dernière collection Haute-Couture, empreinte de tous ses gimmicks, plus audacieuse et flamboyante que jamais. Définitivement la plus belle façon de dire au revoir à ses cinquante ans de carrière.
Corset, rayures marinières, influences androgynes, tatouages, laçages… Autant de symboles ultra reconnaissables, qui ont participé à rendre chaque silhouette imaginée par le créateur, iconique. De Madonna à Beth Ditto en passant par Nabilla, Jean Paul Gaultier n’a cessé de faire des pieds de nez à un Fashion System aux idées parfois étriquées.
« 50 balais, du balai ! »
Pour cette dernière messe, Jean Paul Gaultier a convié journalistes, amis et admirateurs au Théâtre du Châtelet, transformé pour l’occasion en véritable cabaret.
Le défilé aux allures de show, s’est ouvert sur un cercueil, paré de deux bonnets coniques et iconiques, d’où est sorti une première mannequin vêtue de blanc.
S’en sont suivis des nombreuses silhouettes, masculines, féminines, non-genrées, fines ou plus rondes, rappelant que le créateur était gender-fluid et body positive bien avant que ça ne soit un hashtag sur les réseaux sociaux. Véritable parti pris stylistique, les hommes ont défilé torse-nu, en jupes et en talons. Les femmes étaient affublées de pantalon de marin et autres tailleurs-cravate. Les silhouettes sensuelles esprit lingerie côtoyaient des tenues bien plus grunge. Un mélange des genres, dans tous les sens du terme, qui rappelle que le créateur n’aimait rien mieux que de brouiller les codes pour mieux réinventer ses propres règles.
« 50 balais, du balai ! » ; « Le meilleur est devant », des leitmotivs pleins d’espoir et teintés d’humour que l’on retrouvait au sein de sa note d’intention, qui rappelait également l’importance du recyclage : « Il y a trop de vêtements, ne les jetez pas, recyclez-les. Adieu le flambant neuf, bonjour le flambant vieux ! ».
Amanda Lear portée par deux hommes, Béatrice Dalle, délicieusement provocante, fumant et jetant sa cigarette, Mylène Farmer en pantalon clinquant ou encore Catherine Ringer qui interpréta quelques titres des Rita Mitsouko, amis du créateur. Pour fêter dignement cette carrière, Jean Paul Gaultier avait invité ses amies les plus inspirantes à venir fouler une dernière fois son catwalk.
Transgressif, irrévérencieux mais toujours drôle et excentriques, jamais des adieux n’auront été aussi joyeux.