En marge de la journée du 25 novembre, pour l’élimination de la violence contre les femmes, de nombreuses mobilisations ont eu lieu un peu partout dans le monde. De Paris à Bruxelles, en passant par Luxembourg, femmes et hommes s’étaient rassemblés dans les rues pour battre le pavé et lutter ensemble contre le sexisme.

87 000 femmes assassinées en 2017  

138 féminicides en France depuis le début de l’année. En Belgique, 21 femmes assassinées en 2019, seulement parce qu’elles étaient des femmes. 739 interventions policières au Luxembourg pour des faits de violences sexistes. Des chiffres qui rappellent, que malheureusement, en Europe et dans le monde entier, être une femme c’est encore risquer, tous les jours, d’être agressée, harcelée, tuée. 

Dans un contexte post-metoo, et alors que le féminisme est plus que jamais présent à tous les endroits de la société, les femmes se mobilisent pour revendiquer leurs droits et lutter contre des violences systémiques qui s’inscrivent dans une société patriarcale. Car, il s’agit de rappeler que 38% des meurtres de femmes sont le fait de leur partenaire intime. En 2017, l’ONUDC recensait 87 000 victimes, dont 57% ont été assassinées par « leur conjoint ou par des membres de leur famille ». Des meurtres femmes qui, souvent, sont la conséquence dramatique d’une accumulation de violences liées au genre, et qui pourraient être évités. 

En France, un Grenelle consacré à ces questions avait été organisé à la rentrée, promettant des mesures que les organisations féministes avaient jugé insuffisantes. Parmi elles, la création d’environ 1000 nouvelles places d’hébergement d’urgence et le déblocage de 5 millions d’euros supplémentaires, l’ouverture sans interruption du numéro d’urgence 3919, rendu accessible aux personnes en situation de handicap, la formation à l’accueil des femmes victimes de violences conjugales dispensée aux policiers et gendarmes, ou encore l’inscription de la notion d’emprise dans le code pénal et dans le code civil. 

« On ne naît pas femme, mais on en meurt »

De fait, le constat est accablant et les moyens, insuffisants. C’est donc pour protester et lutter pour leurs droits qu’elles étaient rassemblées au Luxembourg, mais également en France et en Belgique. Des Glacis à la Place Clairefontaine, dimanche au plusieurs centaines de personnes marchaient ensemble pour dire “non” aux violences sexistes. A Bruxelles, le cortège était composé de 10 000 manifestants selon les autorités, tandis qu’à Paris, c’est enfin plusieurs dizaine de milliers de personnes qui étaient rassemblées. Une mobilisation “historique”, des slogans forts et des pancartes criblées de punchlines énervées, mais pourtant d’une vérité aussi criante que malheureuse : “On ne naît pas femme, mais on en meurt”.

 

Helena Coupette