Larisa Best est business angel, entrepreneur et professeur à l’université, mais surtout à l’initiative du think tank Equilibre qui a été officiellement lancé le 23 février dernier.

Vous êtes conseillère en business management et business angel. Qu’est-ce qui vous a amené vers cette voie?

Ayant commencé à travailler au sein de l’entreprise familiale, j’ai petit à petit repris les reines. Huit ans après le début de l’aventure, ma mère et moi avons décidé de vendre l’entreprise. J’ai ainsi consacrer beaucoup de temps pour intégrer au mieux notre société dans une division américaine de l’acheteur. Cet acheteur, une entreprise cotée en Bourse, m’a alors sollicitée pour me charger de leurs activités M&A pour la division en question en Europe et en Asie. C’est ainsi que s’est opérée la transition, de façon tout à fait naturelle vers le poste de Business Angel.

Avez-vous été confrontée à du sexisme dans le cadre de votre travail?

Au début, pas du tout. Au sein de l’entreprise familiale, le management était équilibré. Mais quand j’ai commencé à travailler dans la division américaine, le plafond de verre est vite devenu une évidence et une réalité.

Selon vous être une femme est-il un frein ou un atout dans le secteur du management?

Ni l’un, ni l’autre. La question est plutôt de rester soi-même. Ceci dépend beaucoup de là où l’on travaille et des valeurs de l’entreprise. Si l’on y réfléchit bien, si l’on pense en terme de qualités, homme ou femme, nous pouvons occuper les mêmes fonctions. Ensuite, il y a la question des conditions de travail: les heures, la flexibilité des horaires, la culture… Les femmes ont d’autres impératifs que les hommes qui entre en compte. Mais les dernières initiatives des entreprises montrent une très grande volonté de vouloir changer ce «status quo».

L’arrivée de Donald Trump au pouvoir n’est-elle pas de mauvais augure pour le statut de la femme dans notre société?

C’est dfifficile à estimer, mais on peut déjà dire qu’il a un regard nettement plus conservateur quant à la place de la femme dans notre société. Je pense qu’il ne faut pas perdre de vue que, ce qui importe vraiment, c’est d’avoir avoir la liberté de faire ses propres choix de vie. Davantage de liberté engendre un essor de créativité, et ainsi plus d’opportunités pour la société. Si le président Trump se prononce contre ces valeurs, L’Europe, elle, est prête à accueillir ce potentiel.

Qu’est-ce qui a motivé votre envie de créer le think tank Equilibre?

Le Think Tank est né de la volonté d’un ensemble de personnes, toutes mues par la même volonté: favoriser un changement positif au Luxembourg quant à la question de l’égalité des sexes. Le mouvement a déjà commencé, mais nous voulons le faire progresser plus vite encore!

Quel conseil donneriez-vous aux femmes faire entendre leur voix?

D’abord, oser avoir la volonté et le courage de vouloir se prononcer. Souvent, on hésite dire le fond de notre pensée, de peur de nous faire attaquer. D’où l’idée du Think Tank: nous sommes là pour fournir des faits et des données qui permettront de se faire un jugement, de prendre position et ainsi de faire entendre votre voix. Equilibre va également organiser des tables rondes avec les personnes intéressées sur des sujets spécifiques, afin de donner la parole à tous ceux qui désirent participer à cette réflexion. Nous publieront ensuite des rapports sur ces interactions, qui pourront ainsi largement être diffusés dans les médias ou au sein des entreprises, afin de fournir des «bonnes pratiques» pour faire évoluer les choses dans le bon sens.

Où puisez-vous votre force?

D’une part, dans la conviction de faire quelque chose qui est important et qui aura un impact positive sur notre société. Je suis également entourée de personnes qui débordent d’énergie. C’est important d’avoir un bon entourage.

Avez-vous des rituels?

Je checke mes mails les soirs, et même durant la nuit. Mais j’essaye de toujours programmer une séance de sport, le matin, avant de prendre le chemin de mon premier rendez-vous.

Y’a-t-il une personne qui vous inspire, avez-vous un modèle?

De nombreuses personnes m’inspirent, et j’ai le privilège de pouvoir travailler avec eux sur mes différents projets.