Helmut Newton, l’effronté, réalisé par Gero von Boehm sort en salle ce mercredi 14 juillet. Le documentaire retrace la vie, d’un homme amoureux des femmes, d’un photographe, d’un “voyeur professionnel” et assumé.

Helmut Newton, l’effronté, en salle mercredi 14 juillet

Itinéraire d’un passionné

« Je suis un voyeur professionnel (…) J’adore la vulgarité (…), c’est la vie, l’amusement, le désir, les réactions extrêmes », reconnaissait le photographe. Un désir et une vulgarité délibérément provocatrice imprimés dans des clichés fantasmatiques, érotiques, sexy. Des images magnifiques et déjà immorales à l’époque. Entre nues et luxures, Helmut Newton aimait jouer avec les péchés capitaux tout en noir et blanc.

Petit garçon juif né en 1920 à Berlin, aux portes d’une Allemagne secouée. Newton, déjà “fou d’images”, s’intéresse très rapidement à la photographie. Il s’envole pour Singapour, puis l’Australie où il épouse l’actrice June Brunell en 1948. Il réalise des photos de mode et des travaux pour le magazine Playboy avant de se concentrer uniquement à la mode. À Paris, il est très actif, et opère des séries de mode, notamment pour Vogue.

“Sois sublime!”

Ses clichés aussi effrontés que lui, sont marqués par un fort érotisme et une insolence, traduisant parfois une violence sous-jacente. Ses modèles ? Des femmes fatales, classes, glamour, chics et iconiques, avec cette flamme dans le regard. Des femmes comme Claudia Schiffer, Marianne Faithfull, Isabelle Huppert, Isabella Rossellini ou encore Catherine Deneuve. Dans un entretien pour Le Monde, cette dernière racontait la confiance accordée au photographe : « ça s’est fait tout naturellement avec lui, c’est étrange, alors qu’il y a des photographes auxquels on ne veut même pas montrer le poignet.»

Dans ce long-métrage inédit, qui se veut plus du témoignage que de l’image, Gero von Boehm a donné la parole aux muses d’Helmut Newton. Des confidences face caméra qui réveillent le souvenir d’un homme qui refusait le politiquement correct et se moquait de la censure. Un homme pourtant déjà accusé de sexisme et de misogynie, mais qui ne vivait que pour son obsession. « Il était un peu pervers, mais moi aussi », sourit Grace Jones. Personnage très différent de son oeuvre, la mannequin allemande Claudia Schiffer l’a « toujours trouvé extrêmement élégant, plein d’esprit et gracieux ».

Helmut Newton disparait en 2004 dans un accident de voiture à West Hollywood et repose selon sa volonté à Berlin, près d’une femme fatale et iconique, Marlène Dietrich.


À l’occasion de cette sortie en salle, Paris Modes Insider a rencontré la muse de l’homme derrière l’objectif, Sylvie Gobbel.