La Fédération internationale de la fourrure a développé un programme de certification mondial, Furmark, garantissant “le bien-être des animaux et les normes environnementales” en matière de fourrure naturelle. Une initiative qui vise à modifier le regard des consommateurs vis-à-vis d’une matière qui est loin de faire l’unanimité ces dernières années. Mais concrètement, qu’est-ce que garantit cette certification ?

Changer la façon dont la fourrure naturelle est perçue dans le monde. Un défi de taille à une époque où les acteurs de la mode renoncent progressivement à cette matière dans leurs collections, mais que la filière compte bien prendre à bras-le-corps. En témoigne le développement d’un programme de certification, disponible dans le monde entier, qui garantit transparence, bien-être animal, et qualité, en matière de fourrure naturelle.

Une totale transparence

De la ferme à votre dressing, les produits certifiés Furmark sont traçables, vérifiés et garantis comme répondant à de nombreuses normes reconnues, choisies par un panel regroupant les acteurs de l’industrie, des scientifiques, des responsables de la durabilité et des experts en bien-être. Les consommateurs peuvent désormais accéder à une foule d’informations rendant transparente toute la chaîne d’approvisionnement concernant la fourrure naturelle sauvage ou d’élevage issue des principaux programmes de bien-être animal.

“Nous reconnaissons que le public, les régulateurs et les acteurs de la mode n’ont pas une compréhension claire du commerce de la fourrure. C’est pourquoi la Fédération internationale de la fourrure (IFF) a créé un cadre de certification unique pour la fourrure naturelle, et a introduit de nouveaux composants soumis à certification”, explique Mark Oaten, PDG de l’IFF.

En pratique, les produits certifiés Furmark seront estampés d’un code alphanumérique unique qui offrira toutes les informations relatives à leur traçabilité, du type de fourrure à son origine en passant par le programme de bien-être animal associé, au fabricant, ou au lieu de fabrication.

Des normes strictes reconnues au niveau mondial

La certification Furmark garantit des programmes de bien-être animal et de protection de l’environnement fondés sur la science, certifiés par des tiers et transparents, peut-on lire sur le site officiel dédié à cette initiative. Chacun des programmes de certification, tout comme leurs protocoles individuels, doit répondre à des critères stricts : être fondé sur des bases scientifiques, être approuvé par des experts indépendants, être vérifié par des tiers, être traçable, et durable.

“Chaque programme de bien-être animal et de durabilité est assorti d’un protocole ou d’une norme détaillée, élaborée de manière indépendante et fondée sur des données scientifiques. Les programmes respectifs sont ensuite soumis à une évaluation par une tierce partie et certifiés par un organisme de certification reconnu. Une application stricte et active est assurée par des visites et des évaluations : ceux qui ne respectent pas les normes sont exclus du programme de certification et du système Furmark”, explique la filière dans un communiqué.

La question du bien-être animal

Au-delà de la question de la durabilité, c’est bel et bien la problématique du bien-être animal qui fait défaut à la fourrure naturelle depuis plusieurs années, avec des marques de mode qui se succèdent pour annoncer l’abandon de cette matière dans leurs collections. Les produits certifiés Furmark devront notamment répondre aux critères du programme européen de contrôle des élevages Welfur, notamment applicable au vison et au renard, dont les protocoles reposent sur les quatre principes du bien-être animal : un bon habitat, une bonne alimentation, une bonne santé et un comportement approprié.

Reste toutefois désormais à convaincre les acteurs de la mode, les consommateurs, ainsi que les associations de protection animale, qui, pour certaines, ont déjà remis en cause le programme Welfur. La Fur Free Alliance avait notamment fait savoir que ce dernier n’était “pas en mesure de résoudre les graves problèmes de bien-être animal inhérents à la production de fourrure”. Un constat reposant sur “plusieurs rapports scientifiques”, selon l’organisme.

Le programme de certification Furmark semble pouvoir redonner de l’élan à un secteur en difficulté, tout en satisfaisant la quête de transparence toujours plus pressante des consommateurs. Mais demeure la problématique du bien-être animal, bien plus profonde. Et en la matière, les défenseurs ne sauront certainement pas se contenter de ces normes, bien qu’exigeantes, réclamant régulièrement la fin de l’industrie de la fourrure animale qu’ils jugent “cruelle”, et ce quelles qu’en soient les normes. 

Ces dernières années, nombreuses sont les marques qui se sont engagées sur cette voie. En juin dernier, un pays, Israël, a même interdit le commerce de fourrure animale pour la mode. Une décision saluée par les associations de défense des animaux, dont PETA qui a évoqué une “victoire historique pour les animaux”.