Alors que toute l’équipe du Théâtre d’Esch travaille depuis une année à faire peau neuve, sa directrice, Carole Rolang, accompagné de Pim Knaff, Échevin à la Culture, ont présenté ce mercredi 19 juin les contours de la saison 2019-2020, mais également la ligne directrice et artistique de l’établissement pour les mois à venir.

UN NOUVEAU LOGO POUR MARQUER UNE NOUVELLE IDENTITÉ

Composé de deux angles forts qui encadrent les bords supérieurs du nom Escher Theater, le nouveau logo de l’établissement marque le point d’entrée du Théâtre d’Esch dans sa mutation, engendrée depuis maintenant plusieurs mois. Un logo qui traduit l’idée d’une scène et d’un cadre ouverts mettant en avant un lieu d’expérimentation et de liberté de création le tout en accord avec des lignes artistiques préalablement définies.

L’idée sous jacente évoquée par la direction est de « proposer au public un lieu de spectacles accessible, participatif par moment, qui accorde une place importante aux rencontres et aux discussions et qui laisse aux spectateurs la liberté de s’interroger, d’interpréter et d’imaginer. »

LE COURAGE COMME FIL ROUGE

Plusieurs thématiques seront mises en avant cette années, mais le fil rouge de cette nouvelle saison sera le courage sous toutes ses formes. Largement évoqué par Carole Lorang, il sera au coeur de la programmation pour adultes, mais également des spectacles « Jeunes publics ». Plusieurs spectacles s’attarderont d’ailleurs sur le courage version féminine, avec notamment FootnotesLe courage, ou encore Les Frontalières.

D’autres propositions mettront en avant une autre forme de courage, celui du refus de se soumettre à ses peurs et la capacité à les affronter. Ce sera notamment du spectacle de danse Until you fall de Giovanni Zazzera, ou des spectacles « Jeunes publics » Lars’ Angst, et Meisterin Hüpf und der scheue König.

La question de la condition humaine sera également largement mise en lumière, et notamment la douloureuse nécessité de se dépasser, de transcender son histoire afin de pouvoir continuer à vivre dans la dignité.
Pour ce faire, deux spectacles seront extraits des romans de l’écrivain français Édouard Louis ; Histoire de la violence, mise en scène Laurent Hatat et Emma Gustafsson et Qui a tué mon père, mise en scène Stefan Maurer.

Bigre (Photo : Pascal Perennec)

FAIRE VIVRE LA CRÉATION À TRAVERS UN THÉÂTRE ENGAGÉ

Pour les responsables du Escher Theater, le théâtre est « non seulement un lieu d’émerveillement esthétique, mais aussi un formidable outil socioculturel ». Une conviction qui, pour l’équipe, a donné au théâtre engagé une place de choix dans cette nouvelle saison à travers différentes formes de théâtre documentaire ou de docu-fiction, voire de théâtre satirique et politique. L’idée étant ici de proposer un théâtre qui s’inspire de notre réalité pour la transformer en un objet artistique à part entière. On pourra ici évoquer Is there life on mars ? de la Compagnie What’s up ?!, Je hurle, interprété par La Soupe Compagnie, le ballet documetaire Bal, qui proposera une chorégraphie de Simone Mousset.

Comme à son habitude, et sans doute plus encore cette année, le théâtre aura à coeur de mettre en avant la scène grand-ducale et de continuer à offrir plus de temps aux artistes en leur offrant d’autres échelles de durée afin d’allonger les phases de recherche et de création des oeuvres, tout en donnant la possibilité aux artistes de revisiter leurs créations. Quatre spectacles seront ici proposés au public; Monocle, portrait de S. von Harden, mise en scène par Stéphane Ghislain Roussel, Voir la feuille à l’envers, mise en scène de Renelde Pierlot, Kappkino II, de l’Openscreen a.s.b.l. et Bal que l’on a évoqué précédemment.

Le Escher Theater initiera également un nouveau type d’association avec la chorégraphe luxembourgeoise Simone Mousset qui devient artiste associée au théatre pour les trois prochaines saisons durant lesquelles le lieu accueillera ses créations, facilitera son travail de diffusion à l’international.

Enfin, dans cette saison à venir, comment ne pas évoquer la place de l’humour qui se défendra sous toutes ses formes. Il traversera ainsi une grande partie de la programmation aussi bien pour le théâtre engagé que pour toutes les autres formes du spectacle vivant à travers des productions absurdes, décalés, pleins de dérision, des spectacles qui jouent avec le deuxième, voire le troisième degré. Ainsi le Escher Theater accueillera des collectifs d’artistes qui ne se prennent pas trop au sérieux et qui cultivent l’autodérision. Parmi eux, on peut notamment évoquer Bigre, de la Cie française le Fils du Grand Réseau, Blockbuster, du Collectif mensuel, Axe, mise en scène d’Agnès Limbos et Thierry Hellin ou encore La Mouche, une création du Théâtre des Bouffes du Nord.

Axe (Photo : Alice Piemme)

VERS PLUS DE MÉDIATION

Avec la volonté toujours plus grande de toujours appréhender la communication du lieu comme outil de médiation et de faciliter, par ce biais, l’accès des publics à l’œuvre le Théâtre d’Esch s’est doté d’une brochure de saison et d’un nouveau site internet proposant un contenu rédactionnel aidant les publics à cerner les fils rouges de la programmation, ainsi que les intentions de certains metteur.e.s en scène. Nous pouvons mentionner également la partie «Vous êtes» qui s’adresse aux publics selon leurs profils et qui sait les orienter, qu’ils soient enseignants, une famille, étudiants ou acteurs du champ social.

Un comité de spectateurs a aussi été créé afin de permettre aux spectateurs volontaires de comprendre les dessous de la création, tout en assistant aux répétitions publiques et en rencontrant les artistes autour d’un verre.

Vous l’aurez compris, il se passe beaucoup de choses du côté de la capitale des Terres Rouges et notamment du Esch Theater. De notre côté il nous tarde déjà d’aller y découvrir la multitude de dates que nous avons dores et déjà coché sur notre calendrier.


Plus d’informations sur www.theatre.esch.lu

Texte : Matthieu Rosan