Adoptée à une large majorité par le Parlement ce lundi, la loi « Coronavirus » octroie au Premier ministre hongrois des pouvoirs quasi illimités. Cette nouvelle législation a été vivement critiquée par ses opposants, l’ONU et le Conseil de l’Europe qui y voient une atteinte à l’État de droit.

Cette nouvelle loi permet notamment à Viktor Orban de légiférer par décret, sans qu’il n’ait à consulter le Parlement. Par ailleurs, elle instaure l’État d’urgence et ce, pour une durée « indéterminée » et donne au gouvernement la possibilité de « suspendre certaines lois » et de « s’écarter des dispositions statuaires et introduire d’autres mesures extraordinaires ». Des mesures jugées « disproportionnées » contenue de la situation actuelle, par ses opposants dénoncent un coup d’état.

“Une atteinte aux droits fondamentaux”

Au pouvoir depuis maintenant dix ans, Viktor Orban s’est déjà illustré par ses prises de positions conservatrices. Epinglé à plusieurs reprises par des organisations indépendantes, le Premier ministre hongrois continuerait, avec cette nouvelle loi, de porter atteinte à l’Etat de droit ainsi qu’aux droits civiques. Adoptée à 137 voix pour et 57 voix contre, elle instaure jusqu’à cinq de prison pour la diffusion de « fausses nouvelles » concernant la maladie ou les mesures gouvernementales, alors même que les médias indépendants hongrois sont déjà visés par de telles accusations.

Alors que la ministre de la Justice, Judit Varga se justifiait en expliquant que ce projet de loi « s’inscrivait parfaitement dans le cadre constitutionnel hongrois », le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a déclaré « suivre avec inquiétude les évolutions » de la politique hongroise. Enfin, neuf organisations de défense de la presse ont appelé l’Union européenne à dénoncer cette loi qui « porte atteinte aux droits fondamentaux et aux libertés des médias ».

 

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