Lorsqu’elles créent Noo Paris, en 2014, Anaïs Laurent et Elissa Regnier-Vigouroux souhaitent métamorphoser un secteur de la lingerie un peu vieillissant en proposant une offre alternative laissant la place à la créativité. Le résultat ? Des pièces lumineuses aux imprimés affirmés qui se mixent selon nos envies. Avec Noo, on ne se refuse rien. La marque a également développé des collections d’homewear, de maillots de bain et de prêt-à-porter pour se sentir belle à la maison ou en vadrouille.
Comment l’aventure Noo a-t-elle démarré ?
Notre marque de lingerie, maillots de bain et homewear Noo a été créée il y a maintenant huit ans. Elle est née d’une rencontre, entre moi-même et mon associée Anaïs Laurent. Cette dernière bossait depuis pas mal de temps sur le concept d’une marque de lingerie. Personnellement, je travaillais dans un groupe média en tant que responsable commerciale. J’ai suivi une formation dans une école de commerce. Mais je gardais secrètement le souhait de monter, un jour, ma propre entreprise dans le secteur de la lingerie. Au détour d’une soirée, une amie me confie qu’une de ses connaissances, Anaïs, souhaite se lancer dans l’entrepreneuriat en créant sa propre marque, mais qu’elle rencontre quelques difficultés puisqu’elle manque de connaissances d’un point de vue « business ». Il faut dire que mon associée a une formation d’Arts plastiques/Arts appliqués. Elle cherchait donc un profil qui puisse compléter le sien. J’ai saisi l’occasion. Nous nous sommes ainsi rencontrées, en janvier 2014, à la terrasse d’un café. Et ce fut l’évidence !
Pourquoi avez-vous choisi l’univers de la lingerie et des maillots de bain ?
Nous avons commencé par la lingerie. Très vite, nous avons imaginé des collections maillots de bain et homewear. En 2014, il n’y avait pas d’offre de lingerie assez satisfaisante selon nous. Nous estimions qu’il y avait une vraie carte à jouer. Aucun acteur du marché ne proposait des pièces qui soient à la fois mode et accessibles. Parce qu’on s’amusait beaucoup avec les marques de prêt-à-porter, mais pas avec celles de lingerie. C’était tout le temps de la dentelle sexy ou au contraire des pièces un peu vieux jeu imaginées par des marques un peu vieillissantes. Il n’y avait aucune folie, aucune place laissée à la création. Il y avait juste Princesse Tamtam qui sortait un peu du lot, mais ce n’était pas assez. Nous souhaitions faire bouger un peu les lignes et proposer une offre totalement différente, à notre image.
Dès de le départ, vous avez eu envie de créer une marque de lingerie très mode où on peut mixer les pièces selon nos envies, n’est-ce pas ?
C’était totalement cela le concept. Dès le début, Anaïs et moi-même avions envie de proposer du dépareillé. Nous sommes convaincues que la lingerie peut se porter en ensemble, mais pas que. Petit à petit, nous avons proposé des imprimés très forts et du lurex. À l’époque, il y a huit ans, c’était quelque chose qu’on voyait très peu dans le secteur de la lingerie.
La femme Noo est libre d’être qui elle souhaite et de porter des pièces hyper sexy si elle a envie tout en restant cool.
Vous êtes une équipe 100% féminine, qu’est-ce que cela change ?
On nous dit souvent : « 30 femmes ensemble, ça doit être l’enfer ». Mais ce n’est pas du tout le cas. Nous travaillons dans un univers très bienveillant, bien loin du cliché qui nous imagine nous tirer dans les pattes journellement. Toutes les filles s’entendent très bien, et nous gérons le quotidien avec beaucoup de douceur. Je suis trop contente de l’équipe que nous avons réussi à former, elles sont toutes consciencieuses et travailleuses. Cela s’est fait naturellement, dans la mesure où nous évoluons dans un secteur très féminin. Nous ne sommes pas contre le fait d’embaucher un homme, au contraire. De fait, neuf candidatures sur dix sont des femmes. Et pour l’instant, il n’y a eu aucun profil d’homme qui a été meilleur qu’un profil féminin.
Quel est votre processus créatif ?
Nous sommes organisées en deux team : la team produit/marketing dont j’ai la charge et la team création supportée par mon associée. Les filles du pôle création partent souvent d’une matière. Une fois qu’elles l’ont trouvée, elles vont dessiner la gamme en imaginant des coupes associées. L’idée, mixée ou non à des imprimés, se décline ensuite sur toute la collection. Nous avons plusieurs pièces phares comme nos kimonos ou encore nos bodies. Ces derniers ont d’ailleurs leurs propres collections que nous renouvelons régulièrement pour satisfaire au mieux nos clientes. Notre gamme d’homewear se porte aussi très bien.
Qu’est-ce qui vous inspire au quotidien ?
Nos inspirations sont plurielles, nous ne fonctionnons pas avec un thème général. Nous essayons toujours de construire une collection cohérente en mettant bout à bout nos différentes gammes. Cette saison, nous avons des imprimés affirmés et très lumineux : un fuchsia, un jaune. Nous avons aussi notre intemporel imprimé animalier qui est très identitaire de notre marque. Ce dernier casse les codes d’un secteur de la lingerie trop traditionnel. L’idée est toujours de le proposer d’une manière sympa et sans se prendre au sérieux. Nous prenons toujours le temps de trouver un imprimé qui est juste, ce n’est pas toujours évident.
Nous avons d’ores et déjà distribué 35 000 culottes aux Restos du cœur.
Noo est bien plus qu’une simple marque de lingerie, vous êtes hyper engagées. Racontez-nous.
Nous avons lancé un programme, en 2020, qui se nomme Buy for Her. Concrètement, pour chaque commande passée chez nous, nous distribuons une culotte neuve à une femme dans le besoin via une association. Nous utilisons soit nos anciens stocks, soit nous en produisons spécialement pour l’occasion. Cela nous permet d’être plus juste sur les tailles ou sur les modèles selon les profils de chaque femme. Nous sommes en réalité partie d’un constat. Les associations, qui collectaient des dons de vêtements, recevaient très peu de dons de sous-vêtements, puisque ceux qui ont été portés ne peuvent être donnés. C’était donc une très bonne façon d’agir afin d’avoir un impact positif et de créer une véritable économie circulaire. Nous avons d’ores et déjà distribué 35 000 culottes. Actuellement, nous collaborons avec les Restos du cœur. Pour l’année prochaine, nous ne savons pas encore si nous pérennisons le partenariat avec cette association ou avec une autre.
Quelle est l’image de la femme Noo ?
La femme Noo est une femme forte qui s’assume. Elle est libre d’être qui elle souhaite et de porter des pièces hyper sexy si elle a envie tout en restant cool. Elle peut opter pour un ensemble ou au contraire faire le choix du dépareillé. La femme Noo s’amuse avec sa lingerie. Elle est sûre d’elle et de sa féminité.
Où sont fabriquées les pièces de la marque ?
Les pièces que nous créons sont essentiellement produites en Tunisie. Nous avons également une usine en Espagne et en Turquie.
Quels sont les futurs projets de la marque ?
Nous avons ouvert un pop-store parisien, début mai, boulevard Saint-Germain. Nous réfléchissons à le pérenniser ou non avec l’ouverture d’une boutique. Nous envisageons également de nous développer sur d’autres marchés européens. En ce qui concerne le produit, nous sommes en train de creuser un petit peu notre offre en prêt-à-porter grâce à notre nouvelle recrue.