Lorsqu’il a repris la célèbre brasserie La Lorraine sur la place d’Armes à l’été 2022, le chef et entrepreneur Louis Scholtès avait de grandes ambitions. Après quelques tâtonnements, il y passe enfin à la vitesse supérieure avec un tout nouveau décor, une carte repensée et de vrais bons cocktails ! Après quelques tests, on est convaincus et on vous en dit plus…
Fabien Rodrigues
Pendant longtemps, La Lorraine, c’était un cadre un peu désuet, de la nappe blanche, des produits de la mer et une clientèle en berne. Il semble que cette époque quelque peu morose soit enfin révolue, une grosse année après la reprise des lieux par Louis Scholtès, en partenariat avec la famille Poitrinal. Il l’avait annoncé lors de sa reprise de l’établissement emblématique du centre-ville de la capitale : il avait la conviction de pouvoir réveiller cette belle dame et d’y apposer sa touche personnelle. Une entreprise qui, sans surprise, a mis un peu de temps à se concrétiser, mais qui dévoile aujourd’hui même, à l’occasion de sa soirée de réouverture officielle, le nouveau visage totalement transfiguré de la brasserie La Lorraine.
On avait déjà eu un petit aperçu de la direction que souhaitait prendre celle de l’établissement grâce à une nouvelle identité visuelle très élégante signée Alternatives Communication, avec la sirène comme personnage principal qui n’est pas sans rappeler la Mélusine si chère au cœur des Luxembourgeois et des touristes… Puis tout s’emballe avec quelques (petites) semaines de travaux intenses au rez-de-chaussée. L’espace est entièrement repensé, le résultat laisse bouche bée : le vieux paquebot fin de siècle est devenu un fort joli yacht branché ! Le bleu a remplacé le blanc sur les murs, rehaussé par le bois des tables et la lumière douce des appliques art déco, des élégantes suspensions et des miroirs… Une longue structure en volute rappelle la queue de la sirène au milieu de la première salle et ajoute une dynamique de mouvement pour desservir les assises hautes, les petites tables pour deux en vitrine très « voir et être vu » parfaites pour les lieux ou encore la grande table ronde de 6 couverts, notre coup de cœur.
L’espace écailler a été quant à lui « pimpé » comme il faut, avec une belle mosaïque blanche et sa crevette géante qui donne le ton en arrière-plan ; et la porte d’accès y faisant face a été à nouveau mise en service pour pouvoir accéder à l’étale alléchante directement depuis la rue Chimay, où quelques petites tables hautes annoncent déjà la saison estivale et les terrasses bien remplies de La Lorraine. La salle du fond a également été refaite de manière cohérente et cosy et permet de s’installer au calme. C’est d’ailleurs là que nous avons pu y goûter un extrait de la nouvelle carte lors d’un déjeuner de presse organisé il y a quelques jours…
Dans l’assiette et le verre
Parmi les coups de cœur Bold, les fruits de mer évidemment – notamment les excellentes huitres irlandaises et le tartare veau/huitre franchement canon, la soupe de poissons maison ou encore les gyozas sautés dans un bouillon/bisque d’inspiration thaïe et l’île flottante la plus flottante de l’Histoire en dessert… Louis et son second en cuisine Philippe Ismaili – que l’on a connu précédemment à La Villa ou au Bonds – avaient aussi choisi de montrer que La Lorraine est aussi une brasserie qui sert de belles viandes en nous proposant un magret de canard de saison, auquel on préfèrera tout de même – désolé les gars – le très bon cordon bleu à la crème de Munster accompagné de frites maison au thym, oui oui !
Mais au-delà de la carte, c’est aussi la salle et le service qui prennent un sacré coup de jeune grâce à Louise Lemaire, qui a traversé la rue à la Macron depuis le Place d’Armes, et le talentueux bartender et mixologue Florian Pawlik – un de nos cover boys du Bold84 – arrivé depuis Um Plateau. La nouvelle carte des cocktails, élaborée avant son arrivée, a été réalisée en collaboration avec Joao Russo du First Floor et figure déjà des petites bombes telles que le « Not So Bloody » – un Bloody Mary clarifié à la tomate et au poivron – ou encore un « Bubble Basil Smash » à la Suze, point, pas besoin d’en dire plus. Avec tout ça, difficile de ne pas imaginer également la nouvelle Lorraine comme un point de rendez-vous pour l’apéritif ou pour l’après-dîner !
Quant à l’avenir, si le premier étage alloué aux groupes est pour l’instant resté intact, le succès déjà constaté par le grand coup de neuf du rez-de-chaussée donne envie au chef Scholtès de « s’y attaquer dès que possible ». Faire ce que l’on dit et dire ce que l’on fait : on espère que cette démarche vertueuse enfin actée à La Lorraine augure de beaux jours pour cette adresse désormais aussi intemporelle que valorisée…
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