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Le Luxembourg a mis en œuvre il y a quelques mois une vaste campagne de dépistage à l’échelle nationale afin de limiter la propagation de la Covid-19. L’objectif étant d’identifier précocement les cas positifs, y compris les personnes asymptomatiques et ainsi briser rapidement les chaînes d’infection. Les premiers résultats ont été dévoilés ce lundi 14 septembre à Dudelange.

La première phase du LST, coordonnée par le Luxembourg Institute of Health (LIH) et Research Luxembourg, s’est déroulée du 27 mai au 27 juillet. Elle s’est appuyée sur 16 stations de test “drive-through” et 1 station de test “walk-through”, avec une capacité théorique maximale de 20 000 tests par jour. La population a été divisée en trois contingents, à commencer par les professions les plus exposées et en contact avec de nombreuses autres personnes (soins de santé, soins à la personne).

La catégorie II était constituée des personnes ayant repris leur travail ou reprenant sous peu leur activité tandis que la troisième catégorie regroupait des échantillons représentatifs de l’ensemble de la population du Luxembourg. Les tests répétés des contingents et la recherche rigoureuse des contacts visent non seulement à empêcher la formation de nouvelles chaînes d’infection, mais également à mettre des données probantes à disposition des décideurs.

Plus d’un million et demi d’invitations

Avant le début de la phase II, une période de prolongation de la phase I a été mise en place tout au long de la période estivale (jusqu’au 15 septembre) dans le but de surveiller l’évolution du virus pendant les mois d’été, avec un accent sur le retour de vacances, les professions particulièrement liées à la période de l’été (Horesca, saisonniers) ou encore la rentrée scolaire.

Au total, 1 520 445 invitations ont été envoyées lors de la phase I du LST. 560 082 tests ont été réalisés, et 307 751 résidents testés, ce qui correspond à un taux de participation de presque 50% de la population résidente.

La deuxième phase du LST sera coordonnée par la Direction de la santé du ministère de la Santé et devrait se dérouler entre le 16 septembre 2020 et mars 2021, avec une capacité de 53 000 tests par semaine. Forte du résultat de cette première expérience qui a révélé un taux de prévalence relativement bas, la deuxième phase se veut un outil plus flexible et en même temps plus nuancé avec des capacités adaptées à la demande de dépistage et sur une durée prolongée, capable d’accélérer et d’augmenter la capacité nécessaire de manière instantanée en fonction de l’évolution de la situation.

Cette approche nuancée permet un maillage plus précis de la population que sous la première phase et donc une réactivité plus efficace en cas d’évolution épidémiologique inquiétante. De plus amples précisions quant à cette nouvelle phase du LST seront présentées par la ministre de la Santé Paulette Lenert lors d’une conférence de presse en date du 24 septembre.”

“Une initiative sans précédent”

La conférence de presse à l’occasion de la fin de la première et du début de la seconde phase du LST, qui a eu lieu dans les locaux de la Integrated Biobank of Luxembourg (IBBL) à Dudelange, a rassemblé le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Claude Meisch, la ministre de la Santé, Paulette Lenert ainsi que les parties prenantes, notamment les directeurs généraux des institutions membres de Research Luxembourg, les porte-parole de la Task Force, les membres du conseil scientifique de LST et les représentants des Laboratoires Réunis.

“Alors que les travaux de Research Luxembourg sur la campagne de tests à grande échelle touchent à leur fin, nous tenons à remercier sincèrement tous les partenaires qui ont contribué à la réussite de cet effort extraordinaire, en particulier les Laboratoires Réunis et le personnel des instituts membres de Research Luxembourg.”, a déclaré le professeur Ulf Nehrbass, directeur général du LIH et porte-parole de la Task Force COVID-19 de Research Luxembourg.

“Cette initiative sans précédent a été largement reconnue au niveau international, renforçant encore la réputation du pays en matière de santé publique et de recherche biomédicale”, a ajouté le professeur Paul Wilmes du Luxembourg Centre for Systems Biomedicine (LCSB) de l’Université du Luxembourg, porte-parole adjoint de la Task Force.

Mise en place de la phase 2

“La force de notre réponse à la pandémie réside dans le lien étroit entre les initiatives de santé publique telles que les tests à grande échelle et les efforts de recherche exceptionnels des institutions de recherche luxembourgeoises. Cette synergie joue un rôle fondamental pour apporter des solutions concrètes aux problèmes de société”, conclut Claude Meisch, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

“Le projet des tests à grande échelle démontre le haut niveau de résilience, d’adaptabilité et de réactivité de notre pays face à cette crise mondiale sans précédent et renforcera notre préparation tout au long de l’évolution de l’épidémie. La deuxième phase confortera la position du Luxembourg en tant que pionnier du diagnostic à large échelle et fera partie intégrante de la politique de lutte du gouvernement contre le virus, idéalement jusqu’à la sortie de crise en permettant de porter une attention particulière à la surveillance de groupes cibles spécifiques.”, a souligné Paulette Lenert, ministre de la Santé.