©Andro-switch

Toujours très taboue, la contraception masculine existe pourtant bel et bien et de nombreuses méthodes naissent un peu partout. C’est donc le bon moment pour en parler et diviser la charge mentale qui y est liée.

Depuis quelques années, la contraception se démystifie mais reste un sujet attribué la majorité du temps aux femmes. Mis à part la capote, on parle très peu voire jamais de contraception masculine. Une fois en couple, c’est souvent la femme qui s’en charge, à coup de pilule, stérilet, implant ou autres méthodes bien connues. Pourtant, il existe des méthodes de contraceptions masculines qui peuvent s’avérer moins contraignantes que celles des femmes. Elles restent peu connues aujourd’hui, mais elles pourraient bien se populariser et permettre de partager la charge de la contraception entre hommes et femmes.

Contraception thermique, la méthode d’avenir ? 

Nous avons rencontré Maxime, un français concepteur d’Andro-switch – un anneau contraceptif thermique pour hommes – afin d’en apprendre plus sur la contraception thermique. Lorsqu’il a décidé de lancer ses recherches, il a été particulièrement dérouté par le nombre et la qualité des essais cliniques sur la contraception thermique, la viabilité du processus, le fait que ce soit très réversible et efficace, avec peu ou pas d’effets secondaires… Et en même temps le caractère invisible, non-acceptable socialement de cette méthode. 

La contraception thermique permet de faire remonter les testicules afin d’augmenter leur température et ainsi bloquer la production de spermatozoïdes. Il est nécessaire, pour cela, de respecter un certain protocole. Comme, par exemple, porter la contraception, sous-vêtement ou anneau thermique, durant 15h/jour. Le site Thoreme en explique le fonctionnement de manière détaillée. 

Si on se fie aux chiffres de l’Andro-switch et ses 4000 utilisateurs en une année et demi, on se dit que les mentalités commencent à changer. Maxime nous explique que les gens se renseignent de plus en plus, mais aussi les médecins et les associations. Celles-ci commencent à créer des espaces dédiés aux alternatives contraceptives et à sensibiliser à ces méthodes-là. 

Autant de méthodes que pour la contraception féminine

Le panel de méthodes de contraceptions masculines est très diversifié. Il y a évidemment la capote, qui est la contraception masculine la plus utilisée. C’est aussi la seule méthode efficace contre les infections sexuellement transmissibles. Il y a également la vasectomie qui est connue pour être une méthode de stérilisation plutôt que de contraception. Ensuite, il y a les contraceptions thermiques dont nous venons juste de parler. 

Il existe aussi, comme pour la femme, des méthodes hormonales. Les recherches sont allées jusqu’au stade des tests OMS mais ont été arrêtées à cause des effets secondaires pourtant très similaires à ceux que la pilule féminine engendre. Cette contraception est soit sous forme intradermique, en patches ou en gel, soit en intramusculaire. La pilule hormonale pour homme, par contre, n’existe pas et n’existera probablement jamais.

Le Bimek est une autre méthode en cours de développement, inventée par un allemand, qui consiste à mettre un interrupteur sur les canaux déférents. Il serait alors possible d’ouvrir ou fermer les canaux pour contrôler sa fertilité. Ils sont actuellement en train de lever des fonds pour réaliser une grosse recherche clinique et permettre de le mettre sur le marché. Et ce n’est qu’une des possibles méthodes du futur.

Le Luxembourg en retard 

Un médecin du planning familial nous a expliqué la situation au Luxembourg. Même si c’est une question sur laquelle nos voisins planchent de plus en plus, notre pays semble très en retard. Ici, la seule contraception disponible sur le marché est le préservatif. La vasectomie est également possible, mais n’est autorisée que dans des cas très particuliers.

Une réflexion au sujet de la contraception masculine se fait toutefois de plus en plus au sein des plannings familiaux, comme l’explique le Dr Charissou : « Si l’homme ne souhaite plus avoir d’enfant, nous lui présentons la vasectomie et l’accompagnons, si besoin, dans cette démarche. Dans le cas où l’homme souhaite une contraception réversible, nous l’orientons vers l’offre de contraception masculine française (via le site www.contraceptionmasculine.fr) en rappelant le contexte luxembourgeois. A noter que nous présentons et expliquons aussi les méthodes de contraception féminines aux hommes, afin de les inclure au maximum dans la stratégie contraceptive de couple. De la même manière, nous commençons à expliquer aux femmes qu’ils existent des contraceptions masculines et qu’elles n’ont pas à porter seules la charge du contrôle de la fertilité de leur couple. »

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