Peut-on être à la fois business woman et créatrice d’exception? Il suffit d’observer la formidable carrière de Caroline Castigliano pour répondre par un grand oui. Depuis 1991, la styliste règne en maître sur l’empire des robes de mariée au Royaume-Uni et a déjà conquis le monde entier. Cette visionnaire a surtout à cœur de contribuer au rêve d’une vie: la consécration de l’amour.

Rien ne prédisposait Caroline Castigliano à devenir l’une des créatrices de robes de mariée les plus en vue du XXIe siècle. Enfin, presque. Si elle s’essaie à la danse et à l’art dramatique et embrasse une carrière d’actrice pour la BBC à tout juste 12 ans, elle s’est initiée aux rudiments de la couture avant même de savoir écrire. «J’ai appris à coudre à l’âge de 5 ans et, à 10 ans, je réalisais mes propres vêtements.» La toute jeune Caroline a des doigts de fée, mais se laisse happer par la vie. A 22 ans, après avoir joué dans de nombreux films et téléfilms, elle arrête le cinéma et prend le temps de se poser. Quelle destinée désire-t-elle vraiment? Coup du sort, elle rencontre un business man qui décèle également chez elle un sens infaillible des affaires. Il l’exhorte à sauter le pas. Elle se lance. Fin des années 80’, le monde du sportswear pique sa curiosité. «J’avais en tête de concevoir un kit de sport de survie, avec des vêtements de haute couture et des haltères de couleurs vives, que l’on puisse emporter dans sa valise partout avec soi. Je suis allée à New York et j’ai vendu ce projet à Macy’s, Neiman Marcus et Blommingdale’s!» La chance du débutant? Sans doute, mais surtout un flair remarquable qui la conduit à Miami, pays où le culte du corps est à son apogée. Elle y conçoit des lignes de vêtements de sport qui font fureur.

Malgré le succès, elle sait que la passion est ailleurs. Une autre voie lui tend les bras. «A partir du moment où j’ai compris que j’allais poursuivre ma carrière dans la couture, je me suis très vite rendu compte que j’allais dessiner des robes de mariée. J’ai conscience d’avoir eu la chance de réaliser un rêve de gamine…»

En 1991, elle lance sa première collection. L’engouement ne tarde pas, les choses s’accélèrent. Caroline happe les influences, observe les femmes, cerne leurs attentes et, surtout, sait se renouveler au gré des tendances. Les mariages religieux ont cédé la place aux cérémonies civiles. Place à la liberté. La féérie jaillit des actes du quotidien les plus prosaïques et lui donnent matière à créer.

Si elle réalise des créations sur mesure, elle veille aussi à dessiner une ligne plus abordable, afin que chacune puisse s’offrir la robe de ses rêves, celle qui viendra sublimer sa silhouette. Elle accorde également une large place au conseil, fondamental: «c’est la tenue du jour le plus important de votre vie». Elle nous glisse d’ailleurs à l’oreille qu’elle fait parfaitement confiance aux vendeuses de la boutique Bliss Bridal, à Luxembourg. «Il est important de travailler avec quelqu’un qui comprend les silhouettes et les tissus, afin de trouver la robe parfaite.»

Hors de question de finir cette entrevue, sans l’interroger sur les tendances 2018. Caroline évoque la simplicité des tenues, les belles matières, les lignes fluides, peu de détails. De la dentelle. Mais surtout, elle souligne l’envie – nouvelle – de ne pas passer tout le grand jour dans la même tenue. Aussi a-t-elle dessiné des robes qui évoluent, comment ce modèle, rehaussé d’une veste avec un col montant, des manches longues et boutonnée dans le dos – dans un style très conservateur – qui, une fois la nuit tombée, pourra être enlevée pour laisser place à une robe plus red carpet, mais surtout très glamour. La créatrice est visionnaire et éprise de liberté, ne nous l’avions-vous pas dit?