Compte tenu de l’évolution de la santé de la planète, pas inutile de lui faire un petit cadeau en s’attachant à passer des fêtes plus respectueuses de l’environnement. Il ne s’agit pas d’organiser un Noël au rabais, mais tout simplement de limiter la production de déchets en tout genre. Des cadeaux à la déco, en passant par le contenu de l’assiette, voici quelques conseils et astuces.  

Par Fabrice Barbian

Cadeaux : on en fait moins, on les fait mieux

Dans ce domaine, le plus évident consiste tout d’abord à réduire leur nombre. Plutôt que de faire plusieurs petits présents à la même personne, un seul peut suffire. Et si vraiment cela vous pose un problème « existentiel », faites en sorte que cet unique cadeau vous coûte un peu plus cher.

Pour réduire leur impact sur l’environnement, plusieurs solutions s’offrent à vous. Vous pouvez opter pour des cadeaux de seconde main, ce ne sont pas les possibilités qui manquent pour trouver des produits de qualité et très originaux. Autre option : privilégier les produits confectionnés par des artistes ou des artisans locaux, ou des marques respectant un cahier des charges, éthique. Dans un registre différent, il est également possible d’offrir un moment de plaisir ou « une expérience » pour reprendre un mot à la mode, plutôt qu’un objet. Une séance de massage, un week-end gastronomique ou des places de théâtre font également plaisir à celui qui les reçoit pour peu que l’on choisisse avec discernement. Il est clair que si le grand rêve du destinataire est d’enquiller les tours sur un circuit à bord d’une voiture de course, cela peut poser un petit souci, mais il y a certainement de bons bolides électriques (certes on peut discuter de son empreinte environnementale, mais de toute façon, le véhicule existe…). À tout cela s’ajoute, bien évidemment, l’option DIY pour qui ne manque pas de créativité, de temps et d’un peu de savoir-faire (qui s’acquiert, si besoin).

Le DIY a également pour intérêt de réduire le packaging. Certes, les boîtes et autres contenants ont une raison d’être (capter l’attention, protéger le contenu, faciliter le transport…), mais il faut bien l’avouer, à Noël, ils génèrent une montagne de déchets en tout genre : plastique, papier, polystyrène, carton… Pour un même produit, opter pour celui qui limitera le remplissage des poubelles est nécessaire. En revanche, tout un chacun peut limiter la production de déchets en lien avec les emballages soit en les supprimant, soit en veillant à recycler les pochettes, sacs, anciens emballages ou des journaux et autres magazines. Tiens, une idée : pourquoi ne pas s’initier au Furoshiki, une technique de pliage de tissu d’origine japonaise pour des emballages cadeaux originaux et « zéro déchet » ?

Repas : on arrête le gaspillage

Un autre « poste » sur lequel il est possible d’intervenir pour un Noël éco-responsable, c’est le repas. La priorité en la matière va être de miser sur un menu qu’il est possible de concocter avec des produits locaux, achetés de préférence au marché, histoire d’avoir des garanties sur la provenance des produits, de favoriser l’économie locale et de limiter là encore d’inutiles emballages. Certes, il va falloir se creuser un peu les méninges et faire preuve de créativité, mais ce n’est pas non plus, un défi de taille. Ce ne sont pas les bons produits qui manquent, y compris au cœur de l’hiver. Et puis l’avocat-crevettes, ce n’est pas non plus….

Moins de viande ? Ce serait bien oui, inutile de revenir ici sur l’impact de l’élevage intensif sur l’environnement. De là à miser sur un menu végétarien, il faut voir. Si vous maîtrisez le sujet et l’expérience peut s’avérer plaisante pour les convives, mais dans le cas contraire, ce n’est pas forcément le bon moment ou alors à petite dose en remplaçant le foie gras par une terrine végétale, par exemple. Quitte à proposer une viande, une volaille locale et bio, c’est déjà mieux.

« Si cette année encore vous réveillonnez chez maman qui, quoi qu’il arrive, va en faire des tonnes, pointez-vous avec vos tupperwares et montrez l’exemple : faites votre marché parmi les « restes »

Un petit mantra (en tout cas c’est l’idée) : « ce n’est pas parce que c’est Noël que les personnes autour de la table vont manger 5 fois plus qu’à l’accoutumée ». Oui, vous n’avez pas envie que l’on vous réclame un paquet de chips à l’issue du repas pour combler un petit creux, mais pas inutile, peut-être, de modérer un peu, non ? Sur les entrées, par exemple. Si les poubelles sont pleines d’emballages, elles le sont aussi de restes de repas. Pour limiter ce gaspillage, il importe de réduire les proportions, de congeler ou de récupérer ce qui peut l’être pour concocter un autre repas. Évident ! Oui, mais ça l’est un peu moins après 15 jours de rush et de stress pour tout organiser et que l’on aspire simplement à un peu de calme et de sérénité.  Et si cette année encore vous réveillonnez chez maman qui, quoi qu’il arrive, va en faire des tonnes, pointez-vous avec vos tupperwares et montrez l’exemple : faites votre marché parmi les « restes ».  

Décoration : un peu moins de « bling-bling »

Sapin ou pas de sapin ?Et si sapin, naturel ou artificiel ? Partant du principe que le meilleur des déchets est celui que l’on ne génère pas, il faudrait s’en passer. Mais bon, un Noël sans sapin, quand même… Alors, écartons d’emblée le sapin artificiel. Il provient de l’autre côté de la planète, il est fabriqué avec des produits chimiques et de toute façon, peu nombreux sont ceux qui le conservent suffisamment longtemps pour qu’il ait un quelconque intérêt sur le plan environnemental (il faudrait le conserver 20 ans pour qu’il soit écologiquement intéressant). Naturel, donc. En location ou en pot pour le replanter ensuite, si possible. Mais sans aller jusque-là, il faut privilégier les sapins qui ont grandi dans le coin. Des labels (notamment bio) permettent d’avoir également quelques garanties quant aux conditions dans lesquelles ils ont grandi. Évitez, en revanche, les sapins floqués (recouverts de neige artificielle et de paillettes), ne serait-ce que parce qu’ils ne peuvent pas être recyclés. En ce qui concerne le recyclage, justement, la plupart des communes assurent la collecte des sapins et les utilisent pour faire du compost, mais pas inutile de se renseigner. Cela dit, il est aussi possible de se charger soi-même de l’opération en vue d’utiliser les déchets verts dans le jardin en compost ou pour du paillage. L’alternative au sapin vert, c’est, bien entendu, les sapins fabriqués par des artistes ou des artisans dans de nobles matériaux (ou avec des objets de récup’).

La déco, il faut que ça brille ! Le sapin, les boules de Noël, la déco sur la table, les guirlandes… Un festival de lumières et de couleurs. La fête quoi. Pour un Noël éco-responsable, faudrait songer à revoir ses références, car tous ces accessoires métallisés ou plastifiés (en plastique) qui en « jettent », ne sont guère écolos. Les solutions ? Une fois encore, il s’agit de privilégier la déco sélectionnée auprès d’artisans ainsi que les boules de Noël locales, pour rappel, la Lorraine toute proche ne manque pas de spécialistes des boules de Noël en verre. Et avec un peu de délicatesse, vous pourrez conserver vos décorations, des années durant. L’autre option c’est le DIY. Sur internet, des milliers et des milliers de sites vous attendent pour vous aider à créer, recycler, upcycler… Nous sommes d’accord, pour ce Noël, il est peut-être un peu tard pour s’y mettre. Mais rien n’empêche de préparer le suivant, avec les enfants de préférence, pour les initier ! En revanche, en ce qui concerne les autres conseils, il est encore temps d’agir.  La planète vous remercie.