Être plus heureux au quotidien et vivre plus longtemps ? Tel est le constat d’une étude américaine, relayée par le STATEC.

Telle est la conclusion de près de 50 ans de données collectées aux États-Unis. Les femmes et les Afro-Américains étaient moins optimistes pendant la période d’étude que les hommes et les Blancs, bien que cela ait changé ces dernières années. L’optimisme est positivement déterminé par le revenu, la santé et l’éducation.
Bien que les auteurs, le Dr Kelsey J. O’Connor de STATEC Research et le Dr Carol Graham de la Brookings Institution à Washington DC, croient que plusieurs de ces facteurs sont à l’origine de l’optimisme, ils croient également que vice-versa, un plus grand optimisme contribue à une longévité plus élevée.

L’étude met également en lumière les tendances sous-jacentes qui contribuent à la soi-disant épidémie de décès de désespoir en cours aux États-Unis. Les décès dus à la toxicomanie, en particulier les opioïdes, au suicide et aux causes de mortalité connexes ont commencé à augmenter à la fin des années 1990. Ils ont augmenté à un point tel que l’espérance de vie a diminué pour certains groupes démographiques (la première fois dans l’histoire récente) et a été déclarée urgence nationale en 2017. Étant donné l’ampleur de cette épidémie, il est particulièrement important de comprendre ses causes.

Les auteurs montrent que les forces affectant les morts de désespoir ont vu le jour longtemps avant leur hausse dans les années 1990. Ceux qui n’avaient pas de diplôme d’études secondaires s’en tiraient particulièrement mal pendant la période 1970-1995, enregistrant des baisses du revenu de plus de 35 pour cent. Cela contraste fortement avec l’économie dans son ensemble, qui a augmenté de plus de 50% au cours de la même période.

Également pour ce groupe d’éducation, les taux de mariage ont diminué de plus de moitié, les taux d’accessibilité à la propriété ont baissé et les taux de chômage ont augmenté. Selon les auteurs, chaque facteur a contribué à la baisse de l’optimisme d’une manière prévue et statistiquement significative.

Ces tendances négatives ont donc vraisemblablement contribué à l’augmentation des sentiments de désespoir. Pour illustrer ce point, les auteurs prédisent des sentiments d’optimisme pour divers groupes démographiques au cours de la période 1976-1995. Les prédictions ont été réalisées à l’aide d’un modèle basé sur les années où l’optimisme a été étudié (1968-1975), et en l’appliquant aux changements ultérieurs observés liés aux conditions de vie des mêmes individus au fil du temps.

Comme on pouvait s’y attendre, le groupe ayant un niveau d’études inférieur au niveau secondaire devrait connaître la tendance à la baisse la plus marquée. Le seul groupe à avoir un optimisme croissant au cours de la période était celui des femmes célibataires (célibataires et précédemment mariées). Pour beaucoup d’autres groupes, l’optimisme était resté relativement inchangé.

Pour effectuer leurs analyses, les auteurs ont utilisé les données du Panel Study of Income Dynamics, un sondage national représentatif des familles américaines qui a débuté en 1968 avec environ 4 800 familles. C’est la plus longue enquête longitudinale, c’est-à-dire suivant les mêmes individus au fil du temps, de ce type.