En cuisine aussi le code a changé. Si l’univers reste encore très fortement masculin, les femmes tendent à s’imposer de plus en plus à la tête des brigades. Et y excellent.

Pour la deuxième fois, le Guide Michelin leur fait honneur, en leur consacrant un ouvrage. Les Femmes chefs du Guide Michelin Belgique et Luxembourg paraîtra fin mars.

Sous l’iconique reliure rouge, 87 femmes chefs, 6 étoilées, 13 Bib Gourmands. Et ce n’est que le début. Pionnières, ces femmes ont ouvert la voie, inspirent et donneront sans aucun doute lieu à de futures vocations. Parmi elles, une Luxembourgeoise, Léa Linster, seule femme à avoir reçu un Bocuse d’Or (en 1989), qui salue l’initiative, rappelant au passage que ce n’est qu’à partir de 1985 que les femmes ont eu accès aux écoles hôtelières. Une évolution lente, certes, mais certaine. Aux côtés de Luxembourgeoise, cinq chefs belges, dont le guide rouge reconnaît le talent, l’excellente qualité de la cuisine et l’inventivité: Arabelle Meirlaen (Arabelle Meirlaen, à Marchin), Stéphanie Thunus (Au gré du vent, à Seneffe), Lydia Glacé (Les Gourmands, à Blaregnies), Isabelle Arpin (Wy By Bart de Pooter, à Bruxelles), et, Ricarda Grommes (Quadras, à Saint-Vith) – qui vient de recevoir sa première étoile et a été distinguée par la maison Veuve Clicquot du Prix Michelin de la Femme.

En effet, cette fois encore, Veuve Clicquot s’est associée au Guide Michelin pour ce palmarès. Fondée en 1772, la célèbre maison champenoise a écrit son histoire au féminin, puisque Barbe Clicquot n’a pas hésité à prendre la succession de l’entreprise familiale de son défunt mari, alors qu’elle n’était âgée que de 27 ans, et a fait perdurer la maison. Plus de deux siècles après sa fondation, il apparaissait comme légitime pour Veuve Clicquot de mettre en lumière ces femmes courageuses, qui n’hésitent pas à imposer leur signature dans un univers qui fait encore trop largement la part belle aux hommes.