Si la crèche Les P’tits Bouchons rayonne dans tout le sud du pays, c’est à sa fondatrice qu’elle doit son succès. Aux âmes bien nées la valeur n’attend pas le nombre des années, dit l’adage. Il prend vie sous les traits d’Héloïse Pierre, cette jeune trentenaire qui connaît un succès professionnel fulgurant, aux côtés d’une vie de famille bien remplie. 

Cheffe d’entreprise, maman de trois enfants, elle évoque avec nous son parcours. Inspirant.

Quel a été votre parcours avant de créer votre crèche?

Avant d’ouvrir Les P’tits Bouchons, j’ai travaillé en tant que professeur, dans plusieurs lycées en Belgique.

Pourquoi avoir décidé de créer votre propre crèche?

Un jour, je me suis dit: et pourquoi ne pas tenter l’aventure? Le monde de la petite enfance m’ayant toujours passionné. A l’époque j’étais déjà maman de deux jeunes enfants, c’était également l’occasion pour moi de concilier plus facilement vie de famille et aventure professionnelle, et de passer plus de temps avec eux (sourire).

La concurrence est rude dans le secteur de la petite enfance à Luxembourg. Quel est votre secret pour tirer votre épingle du jeu?

Mon travail est centré et gravite principalement autour de l’enfant. C’est lui qui est au cœur de mon projet et de ma façon d’envisager l’univers de la crèche. Effectivement, la concurrence est rude, mais je me suis rapidement démarquée grâce au très large choix de services proposés, les innovations et la qualité pédagogique. Je vous avoue m’intéresser très peu à la concurrence, car mon travail est déjà tellement prenant, qu’il me reste peu de temps pour voir ce qui se passe ailleurs (sourire)… Mais je pense surtout qu’il serait bien plus intéressant et riche de voir les autres structures d’accueil pour enfants non pas comme des concurrents mais plutôt comme des partenaires…

Vous êtes mère de trois enfants, dont un en bas-âge. Comment concilie-t-on vie de famille et casquette de chef d’entreprise?

Difficilement, je dois le reconnaître. Ma vie est faite de compromis perpétuels… Je pense qu’une organisation en béton et revoir à la baisse son niveau d’exigences parentales m’aide à tenir le cap. Mais, surtout, l’amour inconditionnel et les sourires de mes enfants – et des enfants en général, d’ailleurs – sont mon moteur matinal…

Votre principale qualité?

La positive attitude (rires)!

Le secteur de l’enfance est un milieu de réputation féminin. Être une femme a-t-il été un atout?

Pour aider les parents à être en confiance, oui je le pense. Mon rôle de maman également, car il me permet l’empathie nécessaire pour mieux comprendre les parents. De plus, étant parfois passée par les mêmes problématiques, je ne peux que d’autant plus me mettre à leur place. En revanche, concernant la féminisation du secteur, je vous dirais que no. D’ailleurs, j’engage de plus en plus d’hommes!

Quelles difficultés avez-vous traversé dans votre carrière professionnelle et comment les avez-vous surmontées?

Beaucoup trop nombreuses pour être citées, néanmoins j’en garde un souvenir positif. Je préfère me dire qu’il n’y a pas de problème, juste des solutions…

Quel regard portez vous sur l’égalité hommes/femmes?

A mon sens, la femme accumule beaucoup trop de taches, même si l’égalité est de plus en plus présente. En fait, à force de revendiquer cette égalité, la femme s’est fait prendre à son propre piège, car elle doit endosser encore plus de casquettes qu’auparavant… Travail, maison, enfant… Mais, quand la journée d’une femme s’arrête-t-elle?

Quels sont vos futurs challenges?

Pourquoi pas un centre de formation…

Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui souhaitent se lancer dans l’aventure de l’entreprenariat?

Rigueur, courage et force de caractère sont, à mon sens, des atouts nécessaires pour la réussite. Néanmoins, l’empathie, la bienveillance et l’écoute doivent faire partie intégrante des qualités d’un bon manager…