Une collection capsule pour La Redoute, la Direction artistique de Erès pendant un temps et sa propre marque éponyme, Yasmine Eslami multiplie les casquettes, avec une ambition : sublimer les corps des femmes. Grâce à sa ligne de lingerie et depuis 2015, de maillots de bain, la créatrice imagine une silhouette épurée, comme pour mieux souligner les formes. Rencontre.

Qui est la femme Yasmine Eslami ? 

Difficile de répondre (rires) ! Cette question me rappelle l’émission de Mademoiselle Agnès (la journaliste française animait des vidéos capsules, mettant en scène les femmes correspondant à des marques, ndlr). Il n’existe pas une femme, mais plusieurs. Je créé des pièces pour tous les types de femmes, de tous les caractères et tous les âges. 

Quelles figures féminines vous inspirent ? 

J’ai beaucoup d’images en tête, beaucoup de femmes mais je dirais que Vivienne Westwood est l’une de mes principales sources d’inspiration, de même que ma mère. 

Vous êtes justement diplômée du prestigieux Studio Bercot et vous avez vécu à Londres pendant dix ans, où vous avez travaillé avec Vivienne Westwood. Vous avez également été à la tête de la Direction artistique d’Erès. Comment ces différentes expériences ont-elles façonné votre vision de la femme et vos créations ? 

Je pense qu’il faut multiplier les expériences, le plus possible. J’ai eu la chance de travailler auprès d’une grande créatrice comme Vivienne, pendant dix ans, en tant que styliste et relation presse. J’y ai énormément appris. J’ai pu travailler avec la presse, le conseil en image pour des marques. Toutes ces tâches m’ont permis de faire ce que je fais aujourd’hui. 

Quel est votre processus créatif ? 

Je n’en ai pas vraiment. Je créé et m’inspire des femmes que j’ai en tête, celles que je vois et celles qui m’entourent, avec lesquelles je vis. 

L’univers de la lingerie et celui des maillots de bain évoluent beaucoup avec le Body Positivisme. Quel regard portez-vous sur ce mouvement ? A-t-il influencé votre manière de concevoir vos collections ? 

C’est quelque chose qui a toujours était important pour moi, encore plus depuis mon expérience auprès de Vivienne Westwood et de nombreuses autres marques indépendantes. Je suis heureuse que le sujet soit abordé aujourd’hui, qu’il y ait plus de diversité dans la façon de montrer les corps. 

Vous avez lancé votre marque en 2011, puis une ligne de maillots en 2015. Quels sont vos prochains projets ?

Dans un premier temps, continuer ! Trouver d’autres façons de travailler, plus collaboratives, dans cette même idée, je développe actuellement une proposition de direction créatives, avec mon ami Directeur artistique et photographe, Dominique Richon. 

Vous venez de signer une ligne de maillots de bain pour La Redoute. Comment s’est passée cette collaboration ? 

Très bien ! J’ai toujours eu beaucoup de sympathie pour la Redoute. L’équipe est formidable, je suis très fière de cette collection capsule, que nous avons imaginé et crée ensemble. 

Vous êtes également très active sur Instagram. Quel rapport entretenez-vous avec ce réseau social ? 

Je l’envisage un peu comme un jeu. C’est vraiment important d’être présent, on ne peut décemment plus s’en passer aujourd’hui. Mais le savoir-faire, la qualité du produit sont des choses primordiales. On ne peut pas se contenter d’une seule image, une marque est un ensemble de choses qui vont ensemble et qui forme un tout. 

La mode éthique commence à investir l’univers de la lingerie et des maillots de bain. Est-ce une chose à laquelle vous êtes sensible également ?

Évidemment, et depuis toujours. J’ai toujours veillé à travailler en utilisant des tissus provenant de stocks européens. Je veille également à fabriquer mes pièces au Portugal, à faire attention aux personnes avec qui je collabore, à l’origine des produits. 

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