Et si vous craquiez pour une micro-maison ? Tel des écrins confidentiels, les tiny house prônent le cosy, le minimalisme et la simplicité pour ne garder que l’essentiel. Nos conseils pour adopter ce mode de vie. 

Par Marine Barthélémy 

Mini habitat, maxi confort

Souvent comparée à « une maison de poupée », une tiny house – littéralement « minuscule maison » – est une petite structure mobile, amovible ou démontable, généralement construite sur une remorque ou installée de manière fixe au sol, qui offre une surface habitable restreinte, généralement entre 10 à 40 m². Malgré un volume réduit et un espace de vie limité, cette alternative à la « maison en dure » est équipée de tout le nécessaire pour vivre confortablement et répondre à toutes les envies de liberté. Léger, peu consommateur d’énergie, rapide à faire construire et moins cher à l’achat, ce type d’habitat peut donc aisément séduire celles et ceux à la recherche d’un mode de vie plus simple et plus durable, et toutes les personnes qui veulent minimiser leur empreinte écologique et leurs dépenses. Mais aussi, les globe-trotteurs qui souhaitent pouvoir mettre les voiles à tout instant de leur vie. Si la première « tiny house » semble avoir été réalisée en 2019 sur « roues », sur la base d’une Ford Model T à Ogden, dans l’Utah, cette tendance a véritablement émergé dans les années 2000 aux Etats-Unis suite à la crise des « subprimes » poussant de nombreux américains à quitter définitivement leur maison. Ne possédant pas la Sécurité sociale, un bon nombre d’entre eux se trouvent alors à la rue, dénués de biens et sont à la recherche d’habitations légères et peu onéreuses. C’est alors que Jay Shafer, architecte, dessine, imagine et construit les toutes premières tiny house qui rencontrent de plus en plus de succès. Evolution du marché du logement oblige, en Europe, la tendance est venue un peu plus tard, autour de 2013 et tend aujourd’hui à se démocratiser avec l’inflation, la hausse des taux et les difficultés à obtenir des crédits immobiliers. 

Ultra optimisée

Partant du constat que nous n’avons pas obligatoirement besoin d’un grand espace pour nous épanouir, les tiny house représentent une nouvelle forme d’habitat dont on peut facilement s’inspirer. Bien évidemment, la règle d’or est l’optimisation de l’espace et les constructeurs de tiny house rivalisent d’ingéniosité pour tout caser. Chaque mètre carré doit être rentabilisé : le coin lit est souvent placé sur une mezzanine, avec en-dessous, la cuisine et la salle de bain aménagées le plus fonctionnellement possible. Sous l’escalier qui mène à l’espace nuit se trouvent souvent plusieurs rangements. Le mobilier multifonction est le maître mot : table escamotable, canapé modulable, bureau à rabattre, pouf pliable… offrent un véritable gain de place.

Aussi, pour être habitable, la tiny house doit être connectée aux services publics comme l’eau, l’électricité et le tout-à-l’égout. Selon la localisation et le type de terrain, il faudra peut-être prévoir des travaux supplémentaires. Aussi, l’installation d’une tiny house doit respecter les normes environnementales, surtout si elle est située près d’une zone protégée. Le prix dépend du modèle, de la taille et des équipements de la mini-maison. Neuve, il faut compter entre 20 000 euros si vous décidez de la construire vous-même et entre 65 000 et 80 000 euros pour un modèle clé en main et équipée. Il est également possible d’acheter une tiny house d’occasion afin de réduire le coût d’acquisition. N’hésitez pas à regarder sur les sites de vente entre particuliers et sur les sites spécialisés. 

Franchir le pas

Au Luxembourg, les règlements urbanistiques communaux actuels ne sont pas encore adaptés pour encadrer correctement ce mode d’habitation émergent. Le ministère des Affaires intérieures a, dans ce contexte, élaboré un règlement-type, afin de proposer un cadre réglementaire que les communes peuvent adopter ou non. De manière générale, il est préconisé à ce que les communes prévoient que la taille d’une habitation légère doit être inférieure à 50 m² de surface construite brute, ce qui constitue le seuil d’application du règlement grand-ducal en dessous duquel il n’existe pas de contraintes légales de performance énergétique. La législation différencie les tiny house en fonction du nombre de mois passés dans l’habitation. Dans le cas d’une occupation de moins de 3 mois comme dans le cas d’une résidence secondaire, il est possible de l’installer sur un terrain privé sans autorisation. Dans le cas d’une installation comme habitation permanente (occupation supérieure à 3 mois), il faudra faire une déclaration préalable d’urbanisme auprès de la mairie. Un permis de construire est nécessaire pour les tiny house les plus grandes. En somme, chaque municipalité est en mesure d’adapter ou de modifier ces règlements en fonction de ses besoins et de ses spécificités locales. Il est donc primordial, avant d’installer une tiny house sur votre terrain, de consulter les autorités locales afin de connaître la réglementation en vigueur d’urbanisme local de votre commune. 

Ceux qui ne souhaitent pas passer le pas, il est possible de tester l’expérience et de savourer, le temps d’une nuit, le charme d’une tiny house au Luxembourg. Booking, Airbnb, Abracadaroom, Parcel Tiny House ou encore Home to Go proposent ce type d’hébergements insolites pour se ressourcer et profiter d’une parenthèse enchantée, à deux ou en famille, au cœur de la forêt ou près d’un lac. 

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