La Fashion Week de Londres démarre vendredi avec, en tête d’affiche, Victoria Beckham, qui fêtera les dix ans de sa marque en y défilant pour la première fois, et Riccardo Tisci, le nouveau designer star de Burberry.
Elle avait fait des débuts à New York en 2008, presque sur la pointe des pieds, sous les regards intrigués des spécialistes de la mode curieux de voir de quoi était capable l’ancienne Spice Girl. Dix ans plus tard, c’est une styliste respectée par ses pairs, à la tête d’une entreprise évaluée à plus de 100 millions d’euros par la presse spécialisée, qui présentera pour la première fois dans son pays natal. “Il y a dix ans, lorsque Victoria Beckham a commencé, beaucoup ne la voyaient que comme une énième célébrité poussée par l’envie de faire de la mode”, dit à l’AFP Andrew Groves, professeur de mode à l’Université de Westminster.
“Mais à force de travail et de détermination, elle a prouvé que ses détracteurs avaient tort”.
‘VB’ sur Piccadilly
Se sachant très attendue sur ses terres, la créatrice de 44 ans, spécialiste du chic et sobre, a fait monter le buzz cette semaine en louant le mythique écran publicitaire de Piccadilly Circus, en plein coeur de Londres, une manière d’afficher aux yeux de tous sa réussite – et de réaliser un rêve d’enfant.
“Quand j’étais petite, mes parents (…) nous faisaient toujours faire le tour de Piccadilly Circus. Je regardais en l’air en me disant: +Ce serait génial d’y avoir mon nom en pleine lumière+”, a-t-elle confié au quotidien The Telegraph.
Le défilé, prévu dimanche, devrait attirer quantité de stars et VIP, à commencer par la tribu Beckham -son mari David et leurs quatre enfants-, mais aussi peut-être, “croisons les doigts, quelques Spice Girls au premier rang!” (dixit Vogue).
L’autre moment fort de cette Fashion Week, consacrée aux collections printemps-été 2019, aura lieu lundi, avec la toute première collection de Riccardo Tisci pour Burberry.
Le designer italien, ex-Givenchy, a pris en mars la succession de Christopher Bailey. Son arrivée traduit la volonté de renouvellement de la vénérable maison britannique, reprise en main l’an passé par Marco Gobbetti, un Italien également, sur fond de résultats économiques moroses.
Burberry compte sur le créateur de 44 ans, spécialiste du streetwear de luxe, pour renforcer sa présence dans le très haut de gamme.
Sans fourrure
“Tisci semble le choix idoine pour Burberry”, analyse pour l’AFP Naomi Braithwaite, professeure de mode à Nottingham Trent University. “Il n’a pas peur de prendre des risques créatifs et d’innover, des caractéristiques qui sous-tendent la philosophie de Burberry ces dernières années”.
Originaire de Tarente, ville portuaire du sud de l’Italie, diplômé de la prestigieuse école de mode londonienne Central Saint Martins, Riccardo Tisci a déjà commencé à imprimer sa marque en dévoilant récemment sur Instagram le nouveau monogramme de Burberry: un “B” blanc entrelacé de rubans rouges formant les initiales de Thomas Burberry, qui avait fondé la maison en 1856.
Pour l’anecdote, le défilé aura lieu le 17 septembre à 17H00 locales (16H00 GMT), le 17 étant le chiffre fétiche du designer, qui avait quitté sa famille à l’âge de 17 ans pour se lancer dans la mode.
Outre ces deux rendez-vous, la Fashion Week de Londres proposera son habituelle légion de jeunes talents, à commencer par Jonathan Anderson. Le directeur artistique du maroquinier de luxe Loewe, considéré comme l’un des plus doués de sa génération, présentera samedi la nouvelle ligne de sa propre marque, J.W. Anderson.
Au rayon des nouveautés, les fashionistas pourront découvrir, samedi également, la toute première collection de la Britannique Alexa Chung, la “it-girl” couteau suisse (mannequin, chroniqueuse, présentatrice télé, Instagrammeuse…).
La Fashion Week londonienne, qui s’achèvera mardi, devrait enfin ravir les militants des droits des animaux, puisque aucune fourrure d’animal ne sera utilisée pendant les cinq jours de défilés, reflétant l’évolution du secteur face à un public toujours plus sensible au bien-être animal.