Animée par la même passion que son père, diamantaire reconnu, Valérie Messika lance sa propre maison en 2005, une marque de bijoux en diamants résolument mode, qui casse les codes de la joaillerie et haute joaillerie française. En créant Messika, la jeune femme souhaitait proposer une offre plus moderne et légère, en conjuguant cool et préciosité. Pari réussi ! L’irrévérence assumée de Messika se retranscrit dans des créations délicates, réveillées par des diamants en mouvement. Les pièces de la marque flânent ainsi sur les plus beaux tapis rouges et s’immiscent même sur les podiums de la Fashion Week. Le 29 septembre dernier, en clôture de la quatrième journée de la Fashion Week de Paris, la marque a présenté sa toute nouvelle collection de haute joaillerie intitulée Beyond the Light.

Vos créations illuminent les tapis rouges, Kendall Jenner est le visage de votre marque, comment avez-vous conquis le cœur des plus grandes stars ?

J’ai eu beaucoup de chance. La personne qui m’a porté le plus de chance dans ma carrière c’est Beyoncé. Elle a vécu à Paris pendant plusieurs mois, au Royal Monceau, en 2014. Nous avons une vitrine dans cet hôtel. Elle est tombée amoureuse d’une de nos pièces : la bague Amazone double phalanges. C’est un bijou de peau assez moderne et contemporain, avec un néo-porté qui résume assez bien l’histoire de la maison Messika. Un jour, sa styliste nous a contactés pour sortir la bague de la vitrine. J’ai joué kit ou double et je lui en ai fait cadeau. Quelques jours après, elle a été paparazziée avec la bague au doigt. Elle a ensuite fait des photos au Louvre, où on la voit pointer du doigt La Joconde avec, une nouvelle fois, la bague au doigt. J’ai immédiatement envoyé un communiqué de presse en disant que Beyoncé portait un de nos bijoux. La nouvelle a fait le tour du monde. Cela m’a permis de mettre un pied dans le microcosme hollywoodien. Il faut dire que Beyoncé a une aura particulière, elle est prescriptive d’un style et d’une force. Ce fut ensuite une succession d’opportunités. Très vite, d’autres personnalités du monde de la musique ont porté du Messika comme Rihanna ou bien Cardi B. Mais pas que, puisque des stars du cinéma s’y sont également intéressées telles que Kristen Stewart. Nos bijoux sont portés par des femmes qui ont une énergie singulière. Elles sont mode, dans l’air du temps et indépendantes.

Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez vu la photo de Beyoncé portant l’une de vos créations ?

C’était incroyable ! Je n’y croyais pas du tout. J’ai eu un enchaînement d’émotions assez étonnant. En plus, Beyoncé a porté au moins une quinzaine de fois nos créations. Ce n’est absolument pas un coup d’un soir. Elle est montée sur scène aux Grammy Awards, avec une cravate en diamant Messika. Elle a porté nos boucles d’oreilles et un collier dans un de ses clips. C’est tout à fait génial. Je ne suis pas du tout blasée.

Je voulais rendre la pierre sexy et qu’elle devienne un véritable objet de féminité

Parlez-nous de cette nouvelle collection D-Vibes et de ses pièces phares ?

Je suis très contente de la nouvelle collection. Nous avons réussi à créer des bijoux de peau vraiment uniques. Encore une fois, les pièces se prêtent parfaitement aux superpositions de bijoux. L’accumulation de bracelets est très tendance depuis plusieurs saisons. Les créations de la nouvelle collection se distinguent par un aplat d’or et de diamants, qui forme une sorte de rythme. Un savoir-faire d’emmaillement a été utilisé pour réaliser ces bijoux à porter au quotidien. Les pièces phares, ce sont ces bagues équipées d’un système de push-ball qui permet d’ajuster la taille de la pièce. Les bagues sont donc modulables et s’adaptent à tous les doigts. Il est possible également de changer de doigt au cours de la journée. Elle peut être ainsi resserrée ou desserrée en un geste.

© MAD Agency

Avez-vous un bijou coup de cœur dans cette collection ?

J’aime beaucoup la bague ajustable. C’est le cadeau parfait car on ne connaît pas forcément le tour de doigt de nos proches. La collection D-Vibes est disponible dans les boutiques Messika depuis début novembre.

Le marché de la joaillerie est très concurrentiel, comment faites-vous pour sans cesse vous renouveler ?

Messika propose une offre joaillière plus moderne, plus légère. Nos bijoux sont faciles à porter car ils ont ce côté cool. Ils allient décontraction et préciosité. Je travaille toujours le diamant pour faire en sorte qu’il brille de tous les côtés et pour optimiser l’éclat de la pierre.

Quel est votre premier souvenir bijou ?

Mon père, André Messika, est diamantaire. Lorsque j’étais petite, j’avais l’habitude de mettre des diamants sur ma peau. Cette sensation de diamant nu, sans monture, m’est restée comme un souvenir. J’ai voulu reproduire cette sensation lorsque j’ai créé mes bijoux. J’avais envie que mes créations accompagnent les femmes au quotidien et qu’elles deviennent des véritables accessoires de mode.

Étant une femme, avez-vous un certain avantage ?

Oui, totalement. Il y avait beaucoup d’hommes à une époque et je trouvais cela un peu dommage. Les bijoux s’essayent, se portent et se ressentent.

Qu’est-ce qui vous a poussé à fonder Messika ?

Je suis issue d’une famille de diamantaires. Auparavant, ce qui me branchait dans la vie c’était la communication. J’ai toujours voulu travailler dans la publicité. J’adore la création visuelle, je regardais beaucoup la télévision lorsque j’étais jeune. Il y a des choses qui me sont restées. J’aime transmettre un message à travers une image ou à travers un clip. Je travaille beaucoup mes campagnes et pas seulement du côté de la création. Je suis vraiment à 360 sur tout l’artistique de la maison et notamment le visuel. Lorsque j’ai rejoint mon père, je lui ai donc dit que je voulais proposer une offre alternative au diamant, qui était un métier que je trouvais un peu endimanché et lourd. Je trouvais l’univers très sacralisé. Je souhaitais créer une marque de bijoux exclusivement sur le diamant. Je voulais rendre la pierre sexy et qu’elle devienne un véritable objet de féminité.

© MAD Agency

Avez-vous ressenti une quelconque pression à vos débuts ?

Oui, il ne fallait vraiment pas que je me rate. Mon père a un nom dans cette profession. Il fournit énormément de joailliers de la Place Vendôme. Il est connu et reconnu. Je ne pouvais pas me permettre de salir son nom dans ce milieu. J’avais donc la pression. Je suis restée longtemps dans l’ombre. J’ai commencé à apprendre le métier sans dire que j’étais une marque. Je me suis entraînée. À mes débuts, je vendais à des revendeurs qui revendaient sans dire que c’était Messika. Je voulais être sûre de moi et tester mes produits. Je souhaitais savoir s’ils étaient viables, si le style était juste. Je voulais faire ma place avant de me lancer pour de bon.

L’accumulation de bracelets est très tendance depuis plusieurs saisons

Quel est le bijou qui ne vous quitte jamais ?

J’ai deux bracelets qui ne me quittent jamais : le Romane et le Noa. Je les ai créés pour mes filles et ils portent leurs prénoms.

À quoi ressemble la bague parfaite ?

La bague parfaite ressemble à la personnalité de celle qui la porte. Je crois beaucoup aux pouvoirs énergétiques des pierres, aux symboles des formes de diamants. J’aime dire que celle qui adore l’émeraude en dit long sur sa personnalité. J’apprécie les montures avec les entourages mais cela reste très personnel. J’aime aussi porter le bijou assez proche de ma peau, pas trop haut. Nous proposons différents types de montures pour coller à tous les goûts et personnalités de chacun.