À partir du 1er septembre 2018 la vaccination contre la pneumonie à pneumocoque de la population âgée de 65 ans et plus et des personnes à risque particulier sera prise en charge à 100%. À cet effet, la ministre de la Santé, Lydia Mutsch, le ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider, et le président de la Caisse nationale de santé, Paul Schmit, ont signé une convention qui met en place un programme de vaccination contre le pneumocoque.

Le pneumocoque est une bactérie qui peut causer des méningites, septicémies, pneumonies et autres infections invasives graves. Ce germe est la cause principale des méningites chez les jeunes enfants. Le pneumocoque peut aussi provoquer des septicémies ou des pneumonies chez les enfants, les personnes âgées ou les personnes plus fragiles (déficit immunitaire, absence de rate, etc.). Ces infections peuvent être mortelles ou laisser de graves séquelles.

La transmission du pneumocoque se fait par projection de gouttelettes respiratoires, postillons, salive ou par contact direct avec une personne porteuse de la bactérie.

Le programme a pour but de prévenir l’infection invasive par le pneumocoque par une vaccination spécifique de la population cible et de minimiser ainsi les risques de complications, source notamment de morbidité et de mortalité prématurée.

Basé sur des chiffres de nos pays voisins, la Direction de la santé estime que chaque année, plus de 1.000 personnes souffrent d’infections invasives à pneumocoque au Luxembourg, et que plus de 100 personnes en décèdent.

Personnes visées par la prise en charge définies dans la convention sur base des recommandations du Conseil supérieur des maladies infectieuses (CSMI)

Adultes en bonne santé

  • Adultes de 65 et plus (jusqu’à l’âge de 85 ans inclus)

Patients à risques spécifiques

Personnes immunocompétentes ayant un risque accru de développer une infection à pneumocoques (population avec comorbidités)

  • Personnes avec une affection pulmonaire chronique ;
  • Fumeurs ;
  • Personnes avec une affection cardiaque chronique ;
  • Personnes éthyliques avec ou sans cirrhose ;
  • Personnes avec une atteinte rénale chronique ;
  • Personnes avec une brèche méningée ou un implant cochléaire.

Personnes immunodéprimées

  • Absence congénitale de rate ou splénectomie ou asplénie fonctionnelle ;
  • Drépanocytose ou autres hémoglobulinopathies ;
  • Immunodéficience congénitale ;
  • Néoplasies ;
  • Transplantation d’organe ;
  • Infection à HIV ;
  • Traitement immunosuppresseur.

Mode de vaccination

La vaccination chez l’adulte nécessite une double injection à intervalle de 8 semaines d’un vaccin conjugué (Prevenar-13) et d’un vaccin polysaccharidique (Pneumovax-23). Elle sera prise en charge pour les personnes pour lesquels le CSMI recommande l’utilisation et définies dans la convention. Les vaccins seront délivrés par les pharmacies ouvertes au public sur base d’une ordonnance médicale.

En l’état actuel des connaissances scientifiques, un rappel du vaccin polysaccharidique Pneumovax-23 est recommandé tous les cinq ans. Un rappel du vaccin conjugué Prevenar-13 n’est pas nécessaire.

Une campagne d’information grand public et aux pharmacies et médecins sera lancée en septembre, en étroite collaboration avec les firmes pharmaceutiques.

Communiqué de presse du Ministère de la Santé