Texte : Maria Pietrangeli

Le confinement met à mal les entreprises. Si la situation devait se prolonger, elle deviendrait indéniablement préoccupante. Faut-il ouvrir à nouveau les écoles ou repousser la rentrée scolaire à septembre, au risque de déplacer le moment de la cohabitation avec ce virus ?

Une situation économique préoccupante

Dans un système démocratique, le rôle de l’état n’est-il pas de protéger le citoyen ? Quasiment du jour au lendemain, tout ou presque était à l’arrêt.

Aujourd’hui nous avons conscience que cette crise sanitaire va engendrer une crise économique lourde. Le confinement a profondément changé l’état d’esprit de nos concitoyens. Progressivement, les entreprises vont rouvrir leurs portes. Un manque à gagner, ne se récupère jamais. Pensez-vous réellement qu’une multitude de personnes va se ruer dans les boutiques pour s’adonner au shopping ? Il semblerait plus probable, qu’échaudé par une situation pour le moins traumatisante, le consommateur opte pour une attitude plus prudente, d’autant que le chômage partiel ne pourra pas empêcher les licenciements en cascade qui se profilent, en vue de tenter de sauver ce qui peut l’être.

A moins qu’une prise de conscience collective durant le confinement, incite chacun à réfléchir à une nouvelle vision de la mondialisation et à ses conséquences, à se dire que les créateurs d’emploi luxembourgeois sont là, à nos côtés et ce sont eux qu’il faut sauver. Acheter local, favoriser les restaurants et les entreprises de notre pays est un moyen de nous en sortir plus rapidement.

Nous approchons de la période estivale. Pour les uns, elle est synonyme de baisse d’activité qui, ne l’oublions pas, se superpose à une économie au ralenti pour cause de confinement. Pour les autres, au contraire, elle signifie une période très favorable à l’activité, notamment pour le tourisme et les compagnies aériennes. Mais il demeure la peur vis à vis de ce virus invisible, inodore, hyper contagieux face auquel tous les individus n’ont pas la même résistance… Le gouvernement français demande à ses concitoyens de privilégier les vacances en France, allons-nous faire du tourisme à Luxembourg ? L’Espagne projette de ne pas ouvrir ses frontières au tourisme cet été, le Portugal envisage de libérer le tourisme avec des restrictions drastiques tout comme l’Allemagne et l’Autriche.

D’autre part, pour respecter les mesures sanitaires dans un avion, la seule option est de vendre moins de sièges et donc d’augmenter les prix. Voyager en toute sécurité aura un prix qu’il va falloir accepter.

Que faire des écoliers et des étudiants ?

La France prône le retour à l’école pour le 11 mai sur base du volontariat. Certains maires en France ont déjà annoncé qu’ils n’ouvriraient pas les écoles avant septembre. Mardi à 15 heures la France était à l’affut du discours qu’Edouard Philippe a tenu à l’Assemblée Nationale pour expliquer la sortie du confinement. La date butoir est le 11 mai pour un déconfinement prudent, progressif et surtout géographique. L’idée est de mettre sous observation ce qui se passe dans chaque département et d’adapter au fur et à mesure.

Au Luxembourg, le gouvernement a opté pour un déconfinement progressif. Cela commencera le 4 mai et au 25 mai les derniers établissements devraient fonctionner à nouveau. Il faudra respecter des mesures sanitaires mais également une réduction des effectifs dans les classes de façon à pouvoir espacer les élèves. Avec une division des classes par deux et des cours une semaine sur deux. Il n’y aura ni cantine, ni sport avec aucune obligation de présence pour les élèves et les professeurs avec une santé « à risques » ou plus fragiles.

A l’annonce des mesures, les pétitions ont afflué. A la date du 28 avril, une pétition a récolté 6223 signatures sur le site de la Chambre de députés  pour l’ouverture de toutes les écoles, lycées, crèches, maisons relais uniquement à partir de septembre pour protéger tous les enfants.  Garder les enfants à la maison jusqu’en septembre est-ce la garantie d’une protection ?

Y a t-il une solution idéale ?

A l’heure où de nombreuses inconnues entourent cette pandémie, où aucun vaccin n’a été trouvé, quelle est la solution idéale ? Le risque d’une seconde vague est à prendre très au sérieux. Il est essentiel de prendre conscience que nous allons sans doute devoir cohabiter un certain temps avec ce virus.

Si le coronavirus est très meurtrier chez les personnes âgées, celles à la santé fragile et  les personnes à risques, pour les autres, repousser à septembre n’est-il pas retarder l’échéance.

“Ce n’est pas parce qu’un peu de virus survit que cela est suffisant pour contaminer une personne qui toucherait cette surface. En effet, au bout de quelques heures, la grande majorité du virus meurt et n’est probablement plus contagieux”, soulignent les autorités sanitaires françaises sur le site officiel gouvernement.fr.

Si chaque personne agit en conscience, se protège des autres et protège les autres, nous pourrions peut-être imaginer une relance ?

Repenser notre mode de consommer et réfléchir avec le gouvernement comment relancer et stabiliser l’économie réelle sans dogmatismes seraient certainement une voie de confiance.

Trouver des solutions d’aides efficaces aux indépendants et PME de façon à minimiser les faillites et les licenciements.

Réduire la fiscalité des PME afin de relancer l’économie de manière intelligente et de rendre à notre pays un avenir pour le moins solide.

Est-ce que cela pourrait permettre à chaque maman d’appréhender la rentrée avec plus de sérénité ?

Ainsi nous pourrions réinventer notre façon de vivre pour que cela n’arrive plus jamais, pour pouvoir faire face à une autre menace ?

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