C’est le constat dressé par le Media Pluralism Monitor 2020. Dans sa dernière étude, il constate, “une fois de plus”, qu’aucun Etat membre de l’Union Européenne n’est à l’abri de menaces contre la liberté et le pluralisme des médias. Une situation que n’a pas améliorée la révolution numérique.

Et si les risques numériques ne sont pas moindres, leur nature change. Les résultats de l’étude attirent également l’attention sur les menaces et les attaques physiques et numériques contre les journalistes dans certains pays, ainsi que sur la détérioration des conditions de travail des journalistes. La vice-présidente de la Commission chargée des valeurs et de la transparence, Věra Jourová, a appelé les États membres à « soutenir le secteur des médias, qui a été durement touché par la crise du COVID-19, tout en respectant son indépendance »

Le Luxembourg ne fait pas exception 

Alors que l’étude vante la grande diversité du paysage médiatique, compte tenu du petit marché au Luxembourg, le MPM identifie un certain nombre de risques faibles, moyens et élevés, les plus importants étant la protection de base, y compris la liberté d’expression (27%, faible risque), la concentration de la propriété des médias (92%, risque élevé), ainsi que l’accès aux médias pour les minorités et les personnes handicapées (75%, risque élevé).

L’indépendance de la gouvernance et le financement des services publics, l’indépendance politique, ainsi que l’accès aux médias pour les femmes sont d’autres points à surveiller, le Luxembourg étant particulièrement faible en ce qui concerne la présence de femmes aux postes clés.

En conclusion, le « country report » met en avant quelques recommandations, telles que la création d’un institut national de recherche axé sur le paysage médiatique, l’amélioration du système d’éducation aux médias ainsi que l’accès aux médias pour les personnes handicapées.   

Un outil scientifique au service de la pluralité des médias

Le Media Pluralism Monitor est cofinancé par l’UE, dans le cadre d’une série de projets visant à soutenir le pluralisme et la liberté des médias. Le Monitor est un outil scientifique qui évalue les risques encourus par le pluralisme des médias sur la base d’un ensemble de vingt-cinq indicateurs clés dans quatre domaines différents : protection de base, pluralité du marché, indépendance politique et inclusion sociale. Les indicateurs abordent des questions juridiques, économiques et sociopolitiques.
Les résultats de l’étude sont une source importante d’informations pour le premier rapport sur l’état de droit, prévu pour septembre, qui traitera spécifiquement du pluralisme des médias.

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