Voilà plus d’une décennie que le bar iconique de l’angle de la rue de la Boucherie et du Marché-aux-Herbes trônait fièrement, faisant fi des modes et des saisons, tant son succès était grand. En ce début d’année, les lieux se sont refait une beauté. Un pari osé pour le pub emblématique, qui n’avait besoin que de peu pour faire salle comble.
Verdict ?
Pour quiconque fréquentait les lieux depuis ses premiers pas à Luxembourg, la métamorphose est radicale. De son aura rustique et sportive, l’une des clés de son fier passé, ne subsiste que le souvenir… Pourtant, pas un des nombreux habitués des lieux n’a boudé l’endroit, mardi dernier, au soir de sa réouverture. Trop contents de retrouver leur QG, les fidèles clients se sont pressés pour savoir quel serait l’avenir de l’Urban. Qui s’annonce radieux. Et ce ne sont ni Ray et Tom Hickey les propriétaires, rejoints par Gabriel Boisante (à qui l’on doit également le Paname, quartier gare, ndlr.) qui vous diront le contraire. Depuis une semaine, les lieux ne désemplissent pas.
Si l’agencement est resté sensiblement le même, l’Urban affiche résolument sa nouvelle identité. Exit le testostéroné pub, place au style brasserie, certes bien plus élégant, mais loin d’être pédant pour autant. On apprécie de prime abord la clarté des deux salles, grâce à des murs gris clair et un nouveau mobilier, bois blond et coussins ivoire. L’immense table et son côté ‘bonne franquette’ ont cédé leur place à des petites banquettes, pour conserver l’aspect convivial sans renoncer au chic. À l’étage, place à un décor plus estampillé « jungle urbaine », à grand renfort de tissu vert forêt et de rotin, et de plantes vertes qui débordent çà et là.
La carte n’a pas échappé à cette métamorphose, même si les propriétaires ont tenu à conserver les grands classiques : l’English breakfast est toujours au menu, de même que le chicken wrap, le Club sandwich, la Ceasar salad (assurément l’une des meilleures de la ville) ou le fish and chips. À meurs côtés, une sélection tenue de spécialités internationales parfaitement dans l’air du temps, à l’instar du poke bowl (à base de riz de poisson cru et d’avocat) ou du Mac & Cheese. À découvrir également un chou-fleur préparé façon Tel-Aviv, accompagné de sésame et de grenade (un futur must have de l’année 2018 !) ou une « Irish tagliata ». L’Urban faisant partie des repaires informels pour le brunch du week-end, de « fluffy blueberries pancakes » – à déguster dès l’ouverture du bar – rejoignent également l’offre. Enfin, les amateurs de grignotages à l’heure de l’apéro ne seront pas en reste avec quelques suggestions façon tapas, et notamment des frites de patates douces ou de courgettes et des burgers en version miniature.
Et puisque les lieux devaient également leur réputation à leur carte de gins, ces derniers sont toujours largement à l’honneur avec une sélection élargie et côtoient une jolie carte de bières – artisanales en bouteilles ou au fût – qui achèvera de convaincre les plus septiques qui auraient pu craindre que les lieux aurait perdu de leur essence après les travaux.
Si on avoue avoir douté du bien-fondé de la refonte de l’Urban , on est franchement séduit par le concept, mené à bien avec maestria. Congrats boys !