Alors que le confinement a contraint 70% des salariés à travailler depuis chez eux, le Statec analyse la part de satisfaction du “Home working” avant et durant la crise sanitaire.

Si le télétravail a explosé avec la quarantaine, la situation avait déjà largement augmenté ces dernières années, note le Statec. Ainsi, entre 2010 et 2019, la part de télétravailleurs a doublé, passant de 7% à 20%. De fait, ces nouvelles habitudes induisent des changements de comportements, entre temps de trajet réduit, réduction du stress, frontière entre vie professionnelle/vie personnelle mouvante, communication parfois compliquée, organisation améliorée.

Des changements de paradigme qu’évalue le Statec dans sa dernière étude comparative. Se basant uniquement sur les résidents luxembourgeois, avec d’une part des données recueillies avant la crise sanitaire et celles récoltées pendant, du 29 avril au 8 mai.

Le télétravail majoritairement effectué par les cadres

Dans les faits, le télétravail ne concerne pas tous les salariés. Le Statec dresse ainsi un portrait type du télétravail. Ce dernier occuperait généralement une place de cadre (“Cols blancs”) et serait muni d’un diplôme universitaire. Il possède également plutôt un haut niveau d’éducation. Cette bipolarité entre cadre et employé, s’explique par la nature même des tâches effectuées : “La nature du travail effectué par les ouvriers, tels que artisans ou techniciens, ou encore les travailleurs non qualifiées dans les secteurs des services, les oblige souvent à être sur leur lieu de travail”, note le Statec, “en revanche, pour les professionnels qualifiés et les cadres, une présence virtuelle (et non physique) au travail peut s’avérer suffisante”.

Par ailleurs, la part de télétravailleurs diffère également selon le secteur d’activité. La communication et l’information avaient adopté depuis un moment ce mode d’organisation du travail, tandis que l’administration publique, qui se situait largement en dessous de la moyenne en 2019, a dû le mettre en place dès le confinement. Finalement, le service publique a concentré la plus grand part de télétravailleurs durant le confinement, note encore le Statec, avec 75% de télétravail au sein de l’administration publique et 95% dans l’enseignement.

Une limite entre vie personnelle et vie professionnelle plus floue

Concernant les avantages et inconvénients du télétravail, la limite entre vie personnelle et vie professionnelle se fait largement ressentir. Ainsi, les personnes en télétravail prestent en moyenne 4 heures de plus que les autres et travaillent davantage en soirée et le week-end. Ils sont 55% à travailler également le soir, lorsque ce pourcentage n’est que de 33% pour les personnes travaillant depuis leur bureau.

Enfin, si dans l’ensemble, une grande majorité des travailleurs sont “plutôt” ou “tout fait” satisfaits de leur situation au travail, le télétravail ne semble pas impacté réellement cette situation. Le Statec note au contraire, que confinement et télétravail ont eu un effet “ambigu” sur la satisfaction des travailleurs : “quelques heures de télétravail ne font pas de différence, alors qu’au-delà de 16 heures, la satisfaction dégrade considérablement”.

Néanmoins, il semblerait que des données plus récentes montrent l’effet positif du télétravail pendant la période de confinement, une expérience vécue positivement par 55% des personnes interrogées, ou neutre dans 30% des cas.

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