A 33 ans elle vient de rafler un 4e Grammy. Elle est une personnalité de premier plan, tant artistique, culturelle, entrepreneuriale et que politique.

Par Cadfael

Une icône de l’(Upper) middle class américaine ?

Elle a grandi dans les milieux aisés de Pennsylvanie. Soutenue par ses parents, elle commence très tôt a se produire sur la scène folk de Nashville. Aujourd’hui elle est encensée autant pour ses capacités de compositrice que pour son côté business, ce qui aux États-Unis vaut toutes les consécrations. Son talent managérial et entrepreneurial la singularise dans le panthéon des géants de l’industrie de la musique. Selon la BBC, elle est dans une phase impériale.

Ses concerts, une tornade économique.

Sa tournée de tous les records, « ERA », avec 151 représentations sur 5 continents a été inaugurée l’année dernière aux États-Unis et se poursuit cette année sur les autres continents. Ses deux concerts à Seattle les 22 et 23 juillet derniers réunissant 144.000 fans déchaînés ont provoqué des secousses sismiques équivalentes à un tremblement de terre de magnitude 2.1 causé soit par ses fans soit par la sonorisation selon un séismologue de la Western Washington University. Elle représente un bonus pour l’économie des villes dans lesquelles elle se produit. La « Federal Reserve », l’organe de contrôle de la politique monétaire aux États-Unis, la qualifie de booster économique. Ses fans dépensent en moyenne 1300 dollars pour aller à un concert : Swift leur fournit une contrepartie extraordinaire. Plus de 4.1 millions de tickets ont été vendus en 2023 dont plus de 2 millions le premier jour. Sur le second marché, les tickets pouvaient atteindre 2.2000 dollars ce qui a entraîné une enquête devant le Sénat américain. Il aura fallu 90 semi-remorques pour transporter le matériel du show qui dure 3 heures et demie avec pyrotechnie, illusions d’optique et sonorisation ultra innovantes. Swift a distribué 50 millions de dollars en bonus à l’équipe de la tournée américaine, les chauffeurs des camions ont touché chacun un chèque de 100.000 dollars.  En octobre dernier « Bloomberg » a estimé sa fortune à 1.1 milliard et le « Wall Street Journal » note que son portefeuille immobilier est coté à 150 millions de dollars.

Une menace politique ?

Sa romance avec Travis Kelce est tout un symbole : la grosse pointure du foot américain mesurant 1.98 et pesant 188 kg et la fragile princesse ! Toujours est-il que selon la presse, cet épisode a changé la manière de voir le foot américain dans l’opinion publique. Selon les médias américains, le camp Trump serait en ébullition en vue d’une éventuelle prise de position de Swift pour les présidentielles à venir. Aux dernières élections, elle penchait vers les démocrates.  La semaine dernière « Fox News » a très sérieusement prétendu que Swift ferait partie d’un complot lancé par Biden via le ministère de la Défense et qu’elle en serait un agent ! Selon le magazine Forbes, la Défense a officiellement confirmé que Swift n’est pas sur les listes de leurs salaires. Trump a fait savoir que de toute manière il était plus populaire que la star. De nombreux observateurs sont d’avis que le poids médiatique de Swift est tel qu’elle « pourrait sauver la démocratie américaine au cas où Biden n’y arriverait pas ». Elle dispose de pas moins de 500 millions de followers sur les réseaux sociaux.

Est-ce dans cette nébuleuse complotiste qu’il faut aller chercher les photos de nus qui ont été publiées sur les réseaux fin janvier et qui étaient censées la représenter. L’une d’elles diffusée sur « X » (ex Twitter) a été vu 47 millions de fois. Il aura fallu 17 heures à « X » pour bloquer la photo. « Reality Defender » une société de cybersécurité a constaté avec 90 % de certitude que ce « deepfake » a été réalisé par un logiciel d’Intelligence artificielle de Microsoft, très bon marché et largement accessible. Dans une lettre ouverte parue dans la revue du « MIT Technology review » du 29 janvier, les auteurs constatent qu’actuellement il n’y a aucune solution technique pour pallier ce type de technologie.L’aspect positif était que cela touchait Taylor Swift ce qui sensibiliserait les décideurs US. C’est ce qui est arrivé aux États-Unis comme en Europe, mais la boite de Pandore est ouverte.