Ce jeudi 17 mai, le MUDAM résonnait de bonheur, à l’occasion du vernissage de trois nouvelles expositions. Les sculptures de l’Allemande Katinka Bock qui abordent les questions de temps et d’espace d’une part ; l’hybride et polyphonique exposition collective « No Man’s Land » d’autre part, et, surtout, grâce à la présence de l’artiste japonais Susumu Shingu, dont l’œuvre onirique et éminemment positive a pris ses quartiers tout autour du musée et trône triomphalement dans le Grand hall.

A cette occasion, l’artiste octogénaire était présent – tout sourire – afin d’évoquer son travail, et, plus encore la formidable collaboration avec le musée d’art contemporain et son équipe.

Car l’exposition « Spaceship », telle qu’elle s’articule, est bel et bien le fruit d’un long processus d’échanges et de dialogue, dont le maître mot était sans aucun doute le bonheur, dont le champ lexical émaille le discours des commissaires, de l’artiste et de la nouvelle directrice du musée, Suzanne Cotter.

Sollicité par les commissaires, Susumu Shingu a immédiatement accepté le projet, sitôt qu’il a découvert l’environnement dans lequel son travail allait prendre vie. « La présence de cette fontaine dans le Grand hall m’est apparue comme quelque chose de tout à fait naturel », explique-t-il. Très sensible à la dimension architecturale et à la notion de paysage – Susumu a en effet maintes fois collaboré avec des architectes, à l’instar de l’Italien Renzo Piano, pour ne citer que lui – le Mudam lui donnait l’occasion de créer en son sein une exposition protéiforme et pluridisciplinaire, entre intérieur et extérieur, clair et obscur, matériel et immatériel. Car, comme le souligne très justement l’un des commissaires, Clément Minighetti, « entre les mains de Susumu Shingu, l’art devient un formidable médiateur entre la culture et l’homme ». Ses installations, aussi poétiques que rigoureuses, flottent, évanescentes, dans le paysage muséal, et tendent à donner à voir et à incarner les forces naturelles qui évoluent tout autour de nous.

Peintre à ses débuts, Susumu a fait évoluer son art tout au long de sa carrière et confie, d’ailleurs, que « cette exposition n’aurait jamais pu exister par le passé ». Somme de toutes ses expériences et créations, elle mêle – sans jamais opposer – technologie et art, science et artisanat, matériel et immatériel, comme en témoignent les coups de pinceau dont la force est presque palpable dans le projet Aurora. C’est ainsi que ses œuvres dialoguent et invitent, l’espace d’un instant, à se délester du quotidien pour ne percevoir que l’incarnation de l’invisible qui nous entoure : le souffle du vent, le bruit de l’eau qui s’écoule, l’ombre qui naît de la lumière.

L’exposition de Susumu Shingu « Spaceship » est à voir jusqu’au 6 janvier 2019 ; « No Man’s Land » jusqu’au 9 septembre 2018 et « Smog / Tomorrow’s Scultpure » de Katinka Bock jusqu’au 2 septembre.

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