Du 12 au 18 novembre, le ministère de la Santé participera à la Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques. Destinée à sensibiliser le public, les professionnels et les décideurs politiques à la résistance aux antibiotiques, ce campagne internationale reste plus que nécessaire.

Malgré les nombreuses campagnes de prévention, notre consommation d’antibiotiques reste trop importante, au point de devenir une « menace de santé publique », selon un communiqué du Ministère.

En effet, selon une étude réalisée récemment par un groupe de chercheurs européens, soutenue par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), quelque 33 000 personnes meurent chaque année en Europe en raison de la résistance aux antibiotiques. Le nombre de victimes dû à la résistance aux antibiotiques est en hausse constante depuis 2007. Les trois quarts des maladies causées par des germes résistants aux antibiotiques apparaissent en milieux hospitalier ou de soins, constatent les chercheurs.

Dans 39% des cas, les patients sont infectés par une bactérie contre laquelle même les antibiotiques les plus puissants ne peuvent plus rien. Les scientifiques recommandent que les antibiotiques ne soient prescrits ou consommés que s’ils sont indispensables, de respecter scrupuleusement les mesures d’hygiène, surtout à l’hôpital, et de poursuivre la recherche afin de développer de nouveaux antibiotiques.

C’est pourquoi le Ministère de la Santé vient de dévoiler une nouvelle campagne, du 12 au 18 novembre prochain, visant à inciter les Luxembourgeois à faire une utilisation plus raisonnée des antibiotiques. Baptisée « Antibiotiques. Tirons la sonnette d’alarme ! », cette campagne s’inscrit dans la continuité du plan et dans une approche ‘One Health’, qui vise à considérer les multiples dimensions en la matière humaines, vétérinaires et environnementales.

Luxembourg mauvais élève

Même si l’évolution des consommations au cours de ces quatre dernières années permet de dégager une légère tendance à la baisse, le Grand-Duché reste insensible aux discours de prévention. En effet, avec quelque 5,12 millions de DDD (Defined Daily Doses) (soit 3.7 tonnes par an) recensée en 2017, Le Luxembourg se situe parmi les grands consommateurs en Europe et se situe à la septième place. Malgré une baisse de 5,5% par rapport à l’année dernière, l’indicateur du niveau de consommation à Luxembourg (24,1 DDD par 1000 personnes et par jour) est largement au-dessus de la moyenne des pays participants (UE et EEA espace économique européen) (21,7 DDD par 1000 personnes et par jour) et est 2,4 fois plus que les pays les plus vertueux qui nous sont à bien des égards comparables.

En hiver, les antibiotiques ne sont toujours pas automatiques

Le communiqué de presse met également en lumière le fait que la majorité des antibiotiques prescrits le sont durant la saison hivernale, rappelant au passage qu’ils sont pourtant inefficaces pour la plupart des pathologies saisonnières : « les épidémies d’affections respiratoires aiguës, comme la grippe, le rhume, la toux banale ou des angines, dont plus de 80% sont d’origine virale. Or, il est bien connu que les antibiotiques ne sont efficaces que contre les maladies provoquées par des bactéries. »