Déforestation, rejet de mercure, émissions de gaz à effet de serre… Les bijoux sont peut-être les meilleurs amis des femmes, mais certainement pas de la planète. Un problème que nombre d’acteurs du secteur ont pris à bras-le-corps avec des pierres et métaux précieux éthiques, voire innovants comme l’osmium, mais qui pourrait également trouver une solution dans la seconde main, qui fait toujours plus d’adeptes dans le monde.
Les bijoux anciens ont toujours intéressé les passionnés, collectionneurs, ou amateurs en quête de pièces uniques ou rares, chargées d’histoire, voire moins onéreuses que les modèles neufs. Mais jusqu’il y a peu, ces pièces se dénichaient essentiellement chez les antiquaires, dans les ventes aux enchères, ou les boutiques spécialisées, sans jamais s’adresser au plus grand nombre. Face à l’urgence climatique, la donne semble avoir changé. Comme dans le secteur de la mode, bijoux et pièces de joaillerie peuvent désormais s’offrir une seconde vie, en quelques clics seulement grâce à la multiplication de plateformes dédiées.
Chiner en ligne
Comme pour les vêtements de seconde main, il s’agit désormais de chiner en ligne et de trouver la bague, le collier, le bracelet, les boucles d’oreilles et autres broches qui feront le bonheur de nouveaux acheteurs. Seule exception, les bijoux sont – bien évidemment – expertisés avant d’être achetés, puis remis en vente. C’est exactement ce que propose la plateforme spécialisée 58 Facettes avec, à la clé, une sélection permanente de près de 10.000 pièces griffées des plus grandes maisons de joaillerie comme Cartier, Boucheron, et Chaumet, ou sélectionnées – et certifiées – par époque et par style, et même des montres.
“Nous sommes convaincus que l’avenir du luxe, et particulièrement celui de la joaillerie, passe par le durable et l’économie circulaire. Nous agissons pour promouvoir et rendre toujours plus désirable une joaillerie d’occasion, vintage ou signée, grâce à une offre inégalée et constamment renouvelée”, peut-on lire sur l’e-shop.
Mais il s’agit aussi pour la plateforme de proposer une foule d’autres services, toujours destinés – entre autres – à réduire l’impact environnemental de tout un secteur. Mise à taille, réparation, estimation, et upcycling permettent au plus grand nombre de ne pas avoir à se tourner vers le neuf. Et les Parisiens pourront bientôt profiter de cette expertise en physique puisque 58 Facettes inaugure, le 18 mai, une adresse au cœur de la capitale, à la Galerie Sapir, où sera proposé l’ensemble de ces services.
Et si elle est aujourd’hui considérée comme une référence en la matière, la plateforme créée en 2020 compte nombre de prédécesseurs, à commencer par Collector Square, qui se consacre aux objets de luxe de seconde main – dont les bijoux. Là encore, il est question de vendre et d’acheter des bijoux vintage ou anciens, mais aussi de profiter de la remise en état, de la mise à la taille, et de la transformation de certaines pièces via l’atelier joaillerie. L’iconique bague Quatre de Boucheron y est proposée dans différentes versions à des prix plus accessibles qu’à l’état neuf, tout comme les non moins emblématiques pièces de la collection Liens de Chaumet.
L’engouement est tel que les enseignes plus grand public s’y mettent elles aussi, à l’image de Maty qui propose désormais une section “occasion” permettant à tous d’acheter et de vendre tout type de bijoux.
Des trésors parfois oubliés
Prolonger la durée de vie des bijoux – parfois oubliés au fond d’un tiroir – constitue l’un des objectifs de la majorité de ces nouvelles plateformes qui se consacrent aujourd’hui à la seconde main, mais ce n’est pas le seul. Elles ont aussi en commun de vouloir raconter des histoires à travers des bijoux précieux, dont certains ont été portés pour la première fois aux siècles derniers. C’est le cas d’Anne-Lise Delsol, fondatrice de Caillou Paris – et véritable chasseuse de trésors – qui réunit sur l’e-shop de la marque ses trouvailles chinées avec passion.
Avec cette plateforme consacrée au vintage, la gemmologue a pour ambition de “moderniser et désacraliser les bijoux anciens, dénicher des pièces qui seront comme des trésors, rares et uniques, comme leurs futurs propriétaires, [et] raconter et transmettre leurs histoires”.
Une passion partagée par Galerie Pénélope Paris, qui vise à offrir “une solution de rachat ou de dépôt-vente” à celles et ceux qui souhaitent offrir une seconde vie à leurs bijoux, avec un domaine d’expertise qui s’étend des perles aux bijoux signés en passant par les pierres fines, les bijoux modernes, et les bijoux (très) anciens. A la clé ? Une large sélection de bagues, colliers, bracelets, pendentifs, ou broches, qui ne peuvent pas laisser les amateurs indifférents.
Ces cavernes d’Ali Baba 2.0, en plus d’offrir une alternative éthique à l’achat de bijoux neufs, renferment de véritables trésors chargés d’histoire qui séduisent de nouveau le public. Autant de raisons qui laissent penser que l’engouement pour les bijoux anciens n’en est qu’à ses prémices.