Un voyage. Des clichés. Deux femmes. Un coup de cœur. Un Kiss Kiss Bank Bank. Une expo. 
Quelques mots pour dérouler le fil rouge et la genèse de Sawa Sawa Exhibition, un bien joli projet à la croisée de la culture et de l’humain, à voir du 29 août au 18 septembre prochain, aux Ateliers Chimérique @Latifa Bermes, à Metz.

Caroline est photographe. Marie est graphiste-illustratrice. Deux univers à la fois proches et pourtant différents, qui les ont amenés à se croiser, parfois. 

Lorsque Caroline revient du Kenya avec plus de 200 clichés, capturés au fil de son périple et ses rencontres, Marie y trouve une nouvelle source d’inspiration. C’est alors que cette relation professionnelle se métamorphose en un lien plus fort, et donne l’impulsion à ce projet artistique et solidaire : Sawa Sawa Exhibition.

A quatre mains et instinctivement, les deux jeunes femmes sélectionnent les photographies qui raconteront l’incroyable voyage de Caroline en Afrique. Sa première fois : « j’ai appris l’Afrique et le Kenya sur place, je ne savais pas dans quoi je m’embarquais lorsque je suis partie », explique-t-elle. 
Si elle brandit son appareil pour capturer l’essence du pays, saisir des expressions, des visages, elle ne pense pas alors à l’après. Un exercice spontané et délicat. « On ne sort pas son appareil si facilement là-bas. Et ce d’autant plus lorsqu’on est une femme seule qui voyage . La méfiance est là. Je me devais de respecter leur pudeur, leur appréhension », raconte Caroline.

« J’ai immédiatement été touchée par l’humilité avec laquelle Caroline a capturé les choses. Les clichés, pris sur le vif, donnent à voir les émotions sincères des gens. Leur regard m’a saisie », poursuit Marie.

Du projet à l’exposition

C’est une photo d’antilope qui sera le point de départ de leur exposition, qui conjugue photos et dessins. « Notre collaboration a immédiatement été fluide », renchérit encore Marie. 

Caroline effectue une première sélection ; Marie donne son ressenti. Bien sûr, l’antilope en fait partie, aux côtés de sept autres illustrations qui accompagnent les 11 clichés retenus. « Quand j’ai commencé à travailler sur l’antilope, de nombreuses questions se sont posées. Quel médium utiliser. Plutôt noir et blanc ou couleur. Là encore, les choses se sont imposées d’elles-même. Il fallait trouver un juste équilibre entre les illustrations et les photos, un juste contraste. J’ai donc utilisé le calame, la plume et l’encre de Chine, dont je trouvais qu’ils faisaient le plus écho au pays. Une autre ‘difficulté’, en quelque sorte, a été de travailler les motifs, et notamment la wax. Je ne suis jamais allée en Afrique, et je ne voulais pas risquer de tomber dans les clichés. Et puis, tout s’est enchaîné. Un mois aura été nécessaire pour que je réalise ce corpus », nous explique Marie.

Quand les deux femmes décident d’exposer leur travail, elles sont alors confrontées à une autre difficulté : le coût d’un tel événement. C’est alors qu’elles ont l’idée de faire un appel aux dons via la plate-forme Kiss Kiss Bank Bank. Et, pour accompagner cette initiative, les voici qui se lancent dans une communication effrénée, drôle et spontanée sur les réseaux sociaux, qui a largement contribué à fédérer une jolie communauté de soutien autour de leur projet. « Nous avons été très touchées par les réactions des gens. Bien sûr, nos premiers fans sont dans notre cercle proche d’amis, notre famille, mais pas seulement ! » s’entousiasment Caroline et Marie. 

A l’image des commerçants de la rue Taison, leurs voisins (c’est dans cette rue que se trouve leur galerie, ndlr.), qui ont multiplié les initiatives à leurs côtés pour faire parler de Sawa Sawa Exhibition. 
Le résultat ? Une cagnotte arrivée à 108% et leur rêve qui devient alors réalité. « C’est complètement fou, mais cela nous met une pression incroyable. Hors de question de décevoir toutes ces personnes qui croient en nous », affirment-elles alors que nous les rencontrons. 

Elles sont alors dans les préparatifs de l’exposition, courent dans tous les sens, mais savourent chaque instant. « On se prépare déjà à avoir le Sawa Sawa blues, une fois que tout sera terminé » plaisante Marie. Pour autant, les deux femmes savent que cette exposition n’est que le début d’une grande aventure. L’intégralité des bénéfices sera en effet reversée à une ONG implantée au Kenya, minutieusement sélectionnée par Caroline : la Kenya Kesho School for Girls, fondée en 2006 afin de mettre en place des programmes d’édutcation, d’amélioration de l’hygiène et d’environnement.

« Le gros kiff serait de pouvoir aller sur place ensuite, ou encore mieux, que les enfants puissent venir ici… Nous pensons à tout cela, des portes se sont ouvertes, nous comptons bien ne pas les refermer… En attendant, n’oubliez pas de passer nous voir ! » sourit Marie.

Sawa Sawa Exhibition, à voir du 31 août au 18 septembre, Atelier Chimérique Latifa Bermes, 25 rue Taison, Metz (France)
https://www.facebook.com/SawaSawaExhibition/

Crédit photo : ©Latifa Bermes et Happy Dayz Photographie