Samedi 5 octobre avait lieu au Théâtre du Centaure la reprise de la puissante pièce de l’auteure Mihaela Michailov ,mise en scène par Fabio Godinho : Sales Gosses.

C’est quoi au juste une sale gosse ?

L’histoire est racontée par Eugénie Anselin, tour à tour narratrice, mère, enseignante, élèves et petite fille…

Sur scène, l’actrice aux multiples facettes est accompagnée du musicien et acteur Jorge de Moura, qui, armé de sa batterie, son saxo et sa guitare, apporte douceur, provoque de la tristesse ou de la colère dans un sobre décor créé d’élastiques tenus par des poids qui seront remplacés par des cymbales.
Lors d’une leçon à l’école relative à la démocratie à Athènes, une petite fille rêveuse s’évade en pensant à des jeux d’élastiques et à tout ce qu’elle pourrait créer avec… Jusqu’au moment où l’enseignante la remarque et décide de la réprimander en la ligotant à une chaise devant toute la classe. Libérée, elle va être punie une seconde fois, mais plus violemment encore, par ses camarades de classe, qui, par mimétisme, décident également de l’attacher pour la pousser, la cogner, lui faire lécher le sol, lui exploser la tête contre le mur… Après toutes ces tortures, elle se relève puis tombe, puis se relève…

Cette petite fille, qui vit avec sa maman et sa petite sœur et qui ne cesse de réclamer le retour de son père, n’a pourtant fait aucun mal. Elle est maintenant terrorisée et en état de choc. Elle ne veut plus aller à l’école.

Cette pièce, inspirée d’un fait réel, est malheureusement d’actualité : une punition injuste qui se transforme en drame souvent filmé et relayé sur les réseaux sociaux : le cas d’enfants maltraités à l’école par leurs professeurs, leurs camarades parce qu’ils sont différents !

Par cette pièce, Mihaela Michailov dénonce la violence dans le système éducatif, dans les rapports entre enseignants et élèves et entre élèves eux-mêmes. Elle revendique le respect de toutes les différences.
Un spectacle coup de poing.

Cette pièce sera jouée les 8 et 14 octobre à 20 H et le 13 octobre à 18.30 H au Théâtre du Centaure.

Texte : Karin Santer.