Au hit parade des symboles de l’été – certes après la pastèque et la bouée licorne – le rosé s’est fait une bien jolie place sur nos clichés Instagram de la saison. A raison ? Bien sûr ! A la rédac’, on approuve (des deux mains). Delesté de sa réputation un peu trop populaire – voire vulgaire – le rosé tend à s’éloigner de son image d’amourette de vacances pour trouver sa place chez les cavistes et sur les plus grandes tables.

Il n’y a qu’à poser la question autour de soi. Quelle boisson vous fait le plus penser à la belle saison ? Le rosé arrive largement en tête.

Convivial, simple, léger, facile à boire, associé au Sud, aux apéros qui traînent en terrasses et gorgé de soleil, ce vin a pourtant longtemps souffert d’une connotation de piquette. « C’est le vin que l’on commence à boire quand on sort de l’adolescence. Il effraie moins que les vins blancs ou rouges, plus sérieux », explique Mélissa, conseillère en vin pour Cora Bertrange.

Ni rouge léger, ni blanc foncé, le rosé mérite pourtant que l’on s’attarde sur son cas. Frivole et trop léger, on lui a fait tout subir : des glaçons jetés à même le verre pour le rafraîchir – oseriez-vous mettre un glaçon dans un verre de Bourgogne, vous ? – à l’audace de le lester d’un trait de sirop de pamplemousse, ce vin a subi tous les affronts.

Puis, à la faveur d’une robe la plus claire possible, il est devenu trendy, surfant sur la mode du « rosé piscine »

La fin de la dictature de la robe claire

La pâleur est alors devenue gage de qualité. A tort, s’insurgent vignerons et cavistes, à l’instar de Franz Dickes qui y voit « un effet de mode »; Comme lui, ils sont nombreux à dénoncer une standardisation qui puise son origine des vignerons provençaux qui, au début des années 1990, ont inventé un procédé pour produire un rosé plus clair, facilement repérable sur les étals des grands distributeurs. De là est née la croyance que les rosés plus foncés étaient plus lourds, moins raffinés et associés aux maux de tête du lendemain.

Un cliché qui a largement porté préjudice au rosé, et a fortiori aux vins de Bandol, dont la robe est franchement saumon, ou certains crus du Languedoc-Roussillon. Pire, une robe claire signifierait que le vins provient de raisin issu de jeunes vignes.

Ainsi, comme ses cousins rouges ou blancs, les vins rosés arborent toute une palette de nuances, qu’il conviendrait d’explorer avant de juger.

A la tables des grands chefs

Ainsi, depuis une dizaine d’années, le rosé tend à imposer une nouvelle image, plus élégante moins standardisée, plus raffinée. En témoignent ses ventes en hausse, et surtout qui de surcroît se stabilisent sur toute l’année. Mélissa souligne d’ailleurs que le mois de décembre 2016 a vu ses ventes de rosé exploser. On est pourtant bien loin – surtout au Luxembourg – de la saison des apéros au soleil couchant. A moins de commencer l’apéro à 15h, évidemment.

En France, qui est le premier producteur mondial de rosé, il représente 30% de la consommation. Au Luxembourg, Stéphane Meintzer, Manageur Vins, Champagne, Spiritueux et Alcool pour Cora Bertrange, confirme la tendance : « les ventes de rosés ont progressé de 20% sur les deux dernières années, et aujourd’hui sur 10 bouteilles de vins vendues, on dénombre deux à trois bouteilles de rosé ». Bien plus, alors que l’associait au plaisir immédiat, le rosé descend à la cave. Certains bandol, en effet, voient leurs arômes décuplés après quelques années de garde.

Envie de prolonger l’été? Franz et Stéphane vous conseillent leurs coups de coeur de la saison !