Consommer plus responsable et bénéficier du supplément d’âme de pièces originales, au charme suranné, qui racontent une histoire et enthousiasment un intérieur, voilà les objectifs du parfait chineur et d’un amateur de déco vintage. Explorer, dénicher, fouiller, repérer, négocier… Voici les règles d’or pour chiner efficacement et faire de jolies trouvailles sans faire de faux pas.  

Par Marine Barthélémy

La bonne affaire

Depuis plusieurs années, la mode est au vintage et à la seconde main. Mais l’art de chiner nécessite quelques règles pour faire de bonnes affaires et ne pas se faire avoir. Dans un premier temps, faites le tour des stands pour balayer d’un regard les potentielles pépites et les pièces que vous jugez intéressantes afin de comparer leur prix, mais également leur état. N’ayez pas trop l’air intéressé(e) au risque de voir le prix s’envoler. Ce n’est un secret pour personne : les bonnes affaires appartiennent à ceux qui se lèvent tôt ! Les premiers arrivés auront davantage de choix. Néanmoins, les tardifs pourront se permettre des négociations qui sont généralement plus difficiles en début de journée ou de bénéficier de pièces bradées. Si vous êtes à la recherche d’une pièce précise, renseignez-vous en amont sur son prix. Pour cela, baladez-vous sur Le Bon Coin ou sur des sites d’antiquités, mais également sur des livres ou des guides disponibles à l’achat sur Internet (Le Guide du Chineur, Le Guide de l’Antiquaire…). L’idée est de récolter le maximum d’informations sur les objets et meubles de valeur, particulièrement prisés dans le domaine du design.

Emmagasiner des connaissances en amont vous permettra de gagner en assurance s’il faut négocier un prix.

Par ailleurs, emmagasiner des connaissances en amont vous permettra de gagner en assurance s’il faut négocier un prix. Lorsque vous jetez votre dévolu sur une pièce, observez-la sous toutes les coutures. Une pièce légèrement abîmée justifie une négociation par rapport au prix initial. Autre conseil : prévoir de l’argent en liquide ou un chéquier pour ne pas passer à côté d’une pépite. Aussi, attention aux appareils électriques qui nécessitent d’être essayés avant l’achat. Si cela est possible, testez-les, sinon demandez les coordonnées du vendeur pour pouvoir le recontacter en cas de problème. Enfin et surtout, il faut se projeter et essayer d’imaginer l’objet dans votre intérieur. Pour cela, voici les questions à vous poser avant de passer par la case « achat » : où le mettre, comment l’assortir ou le détourner, comment le restaurer ou lui donner un nouvel éclat…

Dans le rétroviseur

Certaines pièces sont particulièrement prisées par les chineurs. Fauteuil style Emmanuelle, bonbonnières et Dame-Jeanne, vaisselle vintage, téléphone à cadran ou vieux globe, malles rétro, tapis berbère ou bibelots ethniques… Impossible de se tromper avec ces objets ! Les jouets anciens sont également des valeurs sûres et peuvent décorer un bureau ou une chambre d’enfant à merveille. Domino, culbuto, jeu de quilles, petit train en bois, boulier chinois sont parfaits en accroche-regard dans une vitrine ou sur une étagère en cannage ou en rotin par exemple.

Machine à écrire, tourne-disque, jukebox, porte-revue en rotin… apportent beaucoup de caractère dans une pièce à vivre.

Au mur, pourquoi ne pas accrocher de vieilles cartes scolaires vintage ? Celles éditées par Vidal-Lablache sont les plus connues et les plus prisées. Dans l’entrée ou dans une salle de bains, des miroirs style Art Déco, vénitien de Murano ou de barbier seront du plus bel effet. Si ces modèles sont régulièrement réédités dans de grandes enseignes comme Maisons du Monde ou La Redoute, ceux d’époque ont un charme inédit que l’on ne peut pas retrouver avec le neuf. Machine à écrire, tourne-disque, jukebox, porte-revue en rotin… Ces charmants objets apportent également beaucoup de caractère dans une pièce à vivre.

Objets du désir

Mordu de design ? Opter pour une pièce culte ou de collection est toujours une bonne idée ! Primo, elle est bien souvent indémodable et deuzio, elle prend de la valeur au fil du temps. Par exemple, le canapé modulable Togo de chez Ligne Roset est un intemporel et trouve sa place dans tous les intérieurs. Vous pouvez également vous offrir une chaise iconique comme la Tube Chair de Joe Colombo, le modèle Cesca conçu par Marcel Breuer, le modèle The Penguin désigné par Kofod-Larsen, la Panton Chair réalisée par Verner Panton en contreplaqué moulé en 1959 ou la chaise imaginée par Charles et Ray Eames (repérée à l’origine par la maison d’édition Vitra) au style plus scandinave. Côté lampes, le modèle Tahiti d’Ettore Sottsass (Memphis Milano) ou le modèle Pipistrello de Gae Aulenti sont des incontournables et profitent d’une aura rarement égalée dans le domaine du design. Mais attention, si vous les achetez d’occasion, demandez bien le certificat d’authenticité, car de nombreuses copies circulent.

Chiner, oui, mais où ?

Le chineur ne chine pas n’importe où. Organisé et méthodique, il répertorie en amont les brocantes et marchés aux puces – physiques ou en ligne – les plus réputés. Selon les meubles et objets recherchés, il faudra soit vous déplacer, soit scroller de nombreuses heures sur des sites internet. Deux options : brocantes, vide-greniers, vide-maisons ou Emmaüs pour les chineurs crapahuteurs. Vinted, Luckyfind, Vide Déco, General Store Paris ou Selency pour les plus digitales d’entre nous qui veulent chiner depuis leur canapé. Enfin, pour la petite déco, Instagram est une mine d’or qui regorge de jolis comptes de brocanteurs, à l’instar de Capharnaüm, la Capucine bleue ou la Pagaille de Lulu.