L’année 2017 a été riche en activités pour le Comité de surveillance du SIDA, des hépatites et des maladies sexuellement transmissibles, ainsi que pour tous les partenaires impliqués dans la lutte contre ces maladies au Luxembourg.
Tout d’abord, l’année a été marquée par la transition à la tête du comité avec la succession du Dr Carole Devaux comme nouvelle présidente au Dr Vic Arendt, médecin spécialiste du Service national des maladies infectieuses.
Formée en tant qu’immunologiste à l’université Henri Poincaré à Nancy, puis auprès du laboratoire d’immunologie moléculaire de l’université de Pittsburgh aux États-Unis, le Dr Devaux est chercheuse depuis 2001. Le Dr Devaux a occupé le poste de directrice adjointe du laboratoire de rétrovirologie du Luxembourg Institute for Health depuis 2006, avant d’être nommée en 2014 directrice adjointe de l’unité de recherche en maladies infectieuses du département Infection et Immunité du LIH. Au cours des huit dernières années, elle était impliquée dans la prise en charge clinique des patients infectés par le VIH et le VHC au Luxembourg et dans la gestion de projets de recherche au sein de plusieurs réseaux européens VHC et VIH axés sur la virologie clinique, la résistance aux médicaments et l’épidémiologie moléculaire.
En outre, le nouveau « Plan d’action national VIH » et le premier « Plan d’action de lutte contre les hépatites » ont été soumis et adoptés par le Conseil du gouvernement le 1er décembre dernier.
Comme l’a précisé le Dr Devaux : « Ces plans ont été rédigés en parfaite synergie entre le comité et le ministère de la Santé, et en accord avec le plan d’action national « drogues ». Ils se focalisent sur des actions visant chaque population touchée par ces infections et se concentrent sur 5 axes communs prioritaires : prévention, dépistage, traitement, non-discrimination, recherche et évaluation. »
Aussi, de nouvelles interventions ont été proposées afin d’augmenter le nombre de tests, en particulier dans les populations les plus vulnérables, avec des projets « outreach », pour prioriser la mise sous traitement des personnes nouvellement infectées par le VIH et le VHC et d’assurer leur suivi, pour éviter l’arrêt de leur traitement. Ainsi, cette année, plus de 100.000 test ont été réalisés.
Autre pas important : en 2017, la consultation PrEP (prophylaxie préexposition) a été mise en place au Service national des maladies infectieuses sous la forme d’une première étude pilote de 2 ans. Une cinquantaine de personnes en bénéficient actuellement.
« La PreP fait partie des outils mis en œuvre au Luxembourg pour renforcer les efforts de prévention. Elle permet aux personnes à risque qui n’utilisent pas systématiquement des préservatifs, de réduire leur risque d’infection en prenant des médicaments antirétroviraux, soit de manière temporaire, soit en continu, en fonction de leur comportement de risque. », a expliqué la ministre de la Santé, Lydia Mutsch.
Le Luxembourg est ainsi le 3e pays d’Europe après la France et la Norvège à rendre accessible ce nouvel outil de prévention.
Épidémiologie VIH en 2017
En 2017, le nombre de nouveaux cas d’infection à VIH recensés au Luxembourg est en constante augmentation et a atteint un triste record, avec 101 patients, dont 74 hommes et 27 femmes.
Le mode de contamination principal reste de loin les rapports hétérosexuels (49), suivi par les rapports homo- et bisexuels (34) et l’usage de drogues par voie intraveineuse (10), surtout dans le groupe d’âge des 26-35 ans.
Même si on constate une diminution – la première depuis 2013 – du nombre d’infections dues à l’usage de drogues par voie intraveineuse (10 nouvelles infections en 2017 par rapport à 21 en 2016), il convient de persévérer dans les efforts de prévention entamés.
« L’augmentation importante du nombre d’infections auprès des usagers de drogues par voie intraveineuse ces dernières années est très préoccupante, malgré la grande diversité d’offres de réduction de risques performantes offerte au Luxembourg. », a souligné Lydia Mutsch.
Au-delà des actions de dépistage et des campagnes d’information, il est essentiel pour la ministre de la Santé, de développer des stratégies complémentaires dans le cadre du nouveau plan d’action national SIDA, pour endiguer cette flambée épidémique chez les UDI, marginalisés et en grande difficulté.