Il y a les carnivores, les omnivores, les locavores, et désormais les climavores ! Vous ne mangez pas de viande rouge, non pas pour des raisons de santé, mais pour amoindrir l’impact de votre alimentation sur la planète ? Vous calculez les émissions carbone de vos recettes et choisissez les ingrédients les moins impactants pour l’environnement ? Vous faites partie de cette nouvelle catégorie de consommateurs.
Dans une récente étude menée par un cabinet de conseil américain (Kearney), 15% des 1.000 personnes interrogées habitant aux Etats-Unis précisaient avoir conscience de l’impact de leurs choix alimentaires. Une proportion encore faible qui serait appelée à croître dans les années à venir, si l’on en croit l’analyse de cette entreprise internationale spécialisée dans la stratégie de tout un tas de domaines, y compris la distribution et le commerce. L’étude met en relief un nouveau profil de consommateurs, dont les rangs devraient grossir à mesure que chacun prendra conscience de l’impact de son alimentation sur la planète. Leur nom : les climavores.
Le terme n’est pas encore utilisé dans la langue de Molière, mais il dispose déjà d’une résonance dans le monde anglo-saxon. Au Royaume-Uni, deux artistes alertent des conséquences néfastes du réchauffement climatique sur les saisons désormais complètement bousculées par des intempéries et des épisodes caniculaires intervenant à des moments de l’année inopportuns. Surtout, il est devenu légion de voir des tomates sur les étals en hiver… Le duo londonien, constitué de Daniel Fernández Pascual et Alon Schwabe ont intitulé leur projet “climavore”. Celui-ci consiste entre autres à mettre en scène des expositions pour interpeler sur la mise en danger des ressources indispensables à notre alimentation.
De quoi est composé le régime climavore ?
Des steaks végétaux plutôt que de la viande de boeuf, des algues plutôt que des poissons élevés dans des fermes aquatiques, des aliments bio et de préférence locaux… Voilà autant de pistes pour composer un régime alimentaire climavore.
Les activistes Daniel Fernández Pascual et Alon Schwabe expliquent que le régime végane ne peut être l’unique solution pour réduire son empreinte carbone au moment de passer à table. Leur intérêt se porte davantage sur les systèmes de production pour juger si tel ou tel aliment est acceptable. En fait, les deux acolytes, qui ont baptisé leur duo Cooking Sections, proposent plutôt d’adapter son régime alimentaire en fonction des aléas climatiques et des modifications qui resculptent les paysages et les terroirs, et donc les ressources alimentaires.
On ne mangera pas par exemple de légumes d’hiver en plein mois d’août… Surtout, on évitera aussi toutes les cultures qui sont le résultat d’une agriculture intensive. Il s’agit de préférer celles qui contribuent à la régénération de nos ressources : on variera les plaisirs avec toutes sortes d’algues parce qu’elles apportent de l’oxygène aux océans. On n’hésitera pas à préférer les huîtres et les moules à l’aquaculture en raison de leurs superpouvoirs de filtration de l’eau. Il faut aussi être curieux et goûter aux variétés anciennes de fruits et légumes associés à un terroir, pouvant être cultivés près de chez soi.